chronique des marchésUne nouvelle page de l'histoire de la lutte contre le délit d'initié a été écrite ce lundi. Pour la première fois, un coup de filet contre ces manquements a été coordonné entre les autorités françaises et britanniques, avec extradition à la clé. Alors qu'un banquier d'affaires et sa femme étaient inculpés au Royaume-Uni, la police française a arrêté un singapourien qui se trouvait aux Comores. Christian Littlewood, un ancien de Dresdner Kleinwort, et sa femme (qui, sans doute pour épaissir le mystère, est connue sous les noms de Siew Yoon Lew, Angie Lew et Angie Littlewood) sont sous le coup de 13 chefs d'inculpation pour délits d'initié réalisés entre 2000 et 2009. L'extradition du singapourien, dont le nom n'est pas dévoilé, doit être tranchée cette semaine par la justice française à Mayotte.C'est la première fois que la FSA, le régulateur britannique, demande une extradition dans le cadre d'un délit d'initié. Cela vient rappeler la vigueur nouvelle qu'elle emploie pour lutter dans ce « crime ». Le mot est utilisé à dessein : la FSA poursuit désormais le délit d'initié en utilisant la justice pénale, et non plus les tribunaux civils. Les convictions conduisent donc à un emprisonnement, et non plus à des amendes, dont le montant était jugé insuffisant pour avoir le moindre effet dissuasif. Cette tactique, choisie voilà trois ans, commence à payer. Depuis un an, la FSA a obtenu trois condamnations pour délit d'initié, qui se sont soldées par des peines de prison ferme allant de huit mois à deux ans. Deux autres jugements sont attendus dans les mois qui viennent, auxquels vient s'ajouter les inculpations de ce lundi. Le crime en col blanc serait-il en train de devenir un jeu dangereux ?Éric Albert, à LondresDepuis un an, la FSA a obtenu trois condamnations pour délit d'initié, qui se sont soldées par des peines de prison ferme allant de huit mois à deux ans.

latribune.fr

15 Mars 2010, 23:21

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