Les politiques contraints aux efforts

« Dans le cadre de la réforme des retraites, nous allons aussi supprimer un certain nombre d'avantages, y compris dans le monde politique », a annoncé, lundi, François Fillon lors de son voyage officiel en Norvège.Dès mardi, devant le groupe UMP, le Premier ministre a précisé sa pensée?: il va écrire à ses ministres pour leur demander de faire suspendre le versement de leur retraite de parlementaire. Six membres du gouvernement, dont Michèle Alliot-Marie, Roselyne Bachelot et Patrick Devedjian, cumulent en effet leur indemnité ministérielle (14.000 euros mensuels net) et leur retraite d'ancien élu (6.000 euros net). Une pratique totalement légale mais qui passe mal dans l'opinion au moment où le gouvernement va annoncer sa réforme des retraites. D'autant que, depuis la révision constitutionnelle de 2008, un ministre retrouve automatiquement son siège de député ou de sénateur à son départ. Fillon a donc jugé « illogique qu'un ministre puisse liquider sa retraite de parlementaire et ensuite revenir au Parlement ».Les parlementaires aussiQuelques heures plus tôt, sur Europe 1, Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, s'était déclaré, lui, favorable à la suppression du système de la « double cotisation » pour les parlementaires (une année de cotisation en valant deux durant les trois premiers mandats). Gérard Larcher, son homologue du Sénat, a fait la même annonce sur Public Sénat. Cette double cotisation permet aux élus de toucher une retraite à taux plein au bout de 22,5 ans de mandat seulement. Le président de l'Assemblée suggère de la remplacer par un système facultatif. Il va réunir ce mercredi matin le Bureau de l'Assemblée afin de créer un groupe de travail pour « mettre sur la table l'ensemble du système de retraite des députés ». La réforme des retraites des élus pourrait inclure une augmentation des taux de cotisation et un durcissement des conditions de versement des pensions de réversion. De son côté, le Bureau du Sénat examinera le cas de la retraite des sénateurs le 23 juin. En vertu de la séparation des pouvoirs, les parlementaires sont en effet maîtres de leur régime de retraite.À vrai dire, les parlementaires n'avaient plus le choix. Dès avril, Éric Woerth, le ministre du Travail en charge des retraites, avait donné le ton en lançant?: « On ne peut demander un effort aux Français sans en demander aux parlementaires. » Patrick Coquidé.
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