Après un bon démarrage en début d'année, le marché automobile européen connaît de sérieux ratés. Les immatriculations de voitures neuves ont chuté sur le Vieux Continent de 8,7 % en mai, leur deuxième recul mensuel d'affilée. La fin de la prime à la casse ou la diminution des montants alloués dans de nombreux pays se fait sentir. Certes, compte tenu de l'avance prise, les volumes de ventes ont encore affiché une légère progression (+ 2,3 %) sur les cinq premiers mois de 2010. Mais, pour l'ensemble de l'année, le marché devrait baisser de 10 % environ, selon les constructeurs français et la dernière étude du consultant Alix Partners. En mai, les ventes ont plongé de plus d'un tiers en Allemagne, premier marché européen, et chuté de 13,8 % en Italie, ou de 11,5 % en France. Les hausses en Espagne (+ 44,6 %) et au Royaume-Uni (+ 13,5 %), qui s'expliquent essentiellement par une comparaison avec les niveaux très faibles de mai 2009, ne parviennent pas à contrebalancer ces dégringolades. Dans ce contexte, les marques tricolores résistent logiquement mieux que leurs concurrentes. Les constructeurs germaniques et Fiat sont, en effet, affectés par le recul plus sensible de leurs marchés intérieurs. PSA fléchit moins que le marché européen (? 5,5 % pour Peugeot et ? 4 % pour Citroën). Il tire profit de certains nouveaux modèles comme les monospaces 3008 et 5008, qui n'existaient pas dans la gamme Peugeot précédemment, ou les petits Citroën C3 et C3 Picasso, sans parler de la DS3. Le groupe Renault fait encore mieux. Il accroît ses immatriculations de 6,8 % (+ 9,8 % pour la marque au losange proprement dite et ? 3,6 % pour Dacia). C'est le seul grand constructeur à améliorer ses volumes, avec son partenaire nippon Nissan. Après une longue descente aux enfers, l'ex-Régie retrouve des couleurs grâce à sa gamme Mégane renouvelée, notamment les monospaces Scénic. Fiat, GM et Toyota plongent pour leur part bien davantage que le marché. Alain-Gabriel Verdevoye

latribune.fr

15 Juin 2010, 23:23

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