La rentrée promet d'être rude chez Carrefour. Le groupe de distribution, dont les ventes ont progressé de 6,3 %, à 24,9 milliards d'euros, au deuxième trimestre 2010, doit impérativement trouver une solution pour faire revenir ses clients dans ses hypermarchés en France. D'avril à fin juin, la fréquentation dans ses grandes surfaces a reculé de 2,7 %, après un repli de 4,5 % au premier trimestre. Les rayons non-alimentaires, victimes des coupes budgétaires des Français, ne trouvent aucune grâce à leurs yeux : les ventes y ont baissé de 4,7 %, après un recul de 8 % de janvier à fin mars. Carrefour teste des nouveaux stands pour mieux vendre ses produits non-alimentaires, notamment à Vénissieux et à Ecully, près de Lyon. Le magasin de Vénissieux fermera quelques jours fin août pour rouvrir le 25, sous un nouveau concept. Même si ce nouveau mode de vente fait mouche, il faudra du temps pour que les 231 hypers Carrefour en France retrouvent des couleurs. James McCann l'avoue. À chacune des ses visites surprise en magasin, depuis sa nomination en janvier, le directeur exécutif de l'activité en France, ancien de chez Tesco, présente le plan qui doit faire de Carrefour « le commerçant préfér頻 des Français. Carrefour doit, dit-il, être un excellent « magasin pour faire ses courses », un excellent endroit pour travailler et un « excellent voisin » respectueux de l'environnement, engagé dans la vie et la production locales. de la patience pour l'EuropeCombien de temps lui faudra-t-il pour atteindre cet objectif, l'interrogent alors les salariés. « Cinq ans, il faut s'inscrire dans la durée », leur répond-il in fine. Les actionnaires du groupe devront donc prendre leur mal en patience. L'enseigne n'est pas près de regagner le terrain perdu en France. Ce ne sera pas pour 2011. Il leur faudra aussi de la patience dans le reste de l'Europe. En Espagne, où le chômage frôle les 20 %, Carrefour a vu ses ventes chuter de 3,4 % au premier trimestre. En Italie, pays qui vient d'adopter un plan d'austérité, le repli est de 3,5 % à périmètre constant. Et en Belgique, c'est la restructuration de l'enseigne qui affecte l'activité (? 9 %). Carrefour y a perdu 90 millions d'euros de chiffre d'affaires. Seuls deux continents donnent satisfaction : l'Amérique latine où ses ventes ont progressé de 13,1 % et l'Asie, en croissance de 9,3 %.

latribune.fr

16 Juill 2010, 23:52

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