Anil Ambani capitalise sur le réchauffement économique entre New Delhi et Pékin

Pour le milliardaire Anil Ambani, la visite de trois jours en Inde du premier ministre chinois Wen Jiabao constitue une aubaine. Le producteur d'électricité Reliance Power, l'une des pièces de son conglomérat, va finaliser le plus important contrat jamais signé entre deux industriels indien et chinois : la fourniture par Shanghai Electric de trente-six centrales thermiques au charbon à Reliance pour 8,3 milliards de dollars. En ajoutant l'achat d'autres équipements également annoncé à la fin octobre, le contrat avec Shanghai Electric porte en fait sur 10 milliards de dollars. Mercredi, Wen Jiabao est arrivé en Inde accompagné de 400 hommes d'affaires chinois (lire également page 9). Parmi eux figurent de grands banquiers qui ont fait affaire avec Anil Ambani à peine le Premier ministre chinois avait-il atterri à New Delhi. L'opérateur de télécommunications, Reliance Communications, endetté à hauteur de 6 milliards de dollars, a obtenu un prêt chinois de 1,3 milliard de dollars pour refinancer sa dette à court terme. Environ 600 millions de dollars lui ont aussi été accordés par le même consortium bancaire afin de se développer dans la 3G, la troisième génération de téléphonie mobile. Reliance prévoit d'acheter une partie de ces équipements auprès du chinois Huawei. Reliance Power a pour sa part obtenu un prêt d'environ 1 milliard de dollars. Les établissements financiers chinois appliquent des taux d'intérêt inférieurs de 5 % par rapport à ceux pratiqués par les banques indiennes qui s'élèvent entre 12 et 14 %. Anil Ambani a donc réalisé une bonne affaire.Lors de son annonce en octobre, le contrat de fourniture signé entre Reliance Power et Shanghai Electric a suscité des remous en Inde. Car l'an dernier, l'Association des chambres du commerce du pays avait incité le gouvernement indien à surtaxer les équipements électriques chinois, accusés d'être bon marché grâce à des subventions accordées par Pékin. Et au début 2010, l'Autorité centrale de l'électricité (CEA) a demandé aux producteurs d'électricité publics de se fournir uniquement auprès d'équipementiers indiens, tel Bharat Heavy Electricals (BEHL), pour leurs futurs grands chantiers. Anil Ambani n'a cure de ces critiques. « L'Inde a d'énormes besoins en matière d'électricité, sa consommation par tête d'habitant est l'une des plus faibles », de la planète et pourtant le pays « ne dispose pas de ressources électriques stables », plaide le responsable. « La dimension de nos projets est telle qu'il est impossible de les réaliser sans contrats internationaux », s'est défendu l'industriel, quatrième homme le plus riche d'Inde, dont la fortune est estimée à 13,7 milliards de dollars. Pour soutenir sa fulgurante croissance économique, l'Inde entend augmenter sa production d'électricité de 60 % entre 2007 et 2012 et la faire passer à 100.000 mégawatts à l'horizon 2017. L'un des principaux projets de développement de Reliance Power, la construction d'une centrale à charbon à Sansa, dans le Madhya Pradesh, coûtera 4 milliards de dollars et sera cofinancé par le prêt chinois accordé mercredi.
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