Les nouveaux poids lourds du CAC40 tirés par la dynamique émergente

A l'exception d'une poignée d'indétrônables, la tempête économico-financière consécutive à la chute de Lehman Brothers le 15 septembre 2008 a bel et bien modifié les rapports de force au sein du CAC40. L'indice parisien est d'abord moins concentré qu'en 2007 où il flirtait avec ses pics historiques de 2000. Les cinq plus grosses capitalisations de la Bourse de Paris pèsent près de 340 milliards d'euros, soit 48 % de la valorisation boursière totale de l'indice parisien. Nouvel ordre capitalistiqueEt cela alors que ce chiffre atteignait 51,8 % à fin 2007 et 53,9 % au 31 décembre 2004. Dans le même temps, la hiérarchie du CAC40 a changé. Même si l'on constate une certaine constance autour de deux piliers que sont Total et Sanofi Aventis, certains sont redescendus de leur piédestal. EDF en est l'illustration la plus flagrante. Sa privatisation partielle fin 2005 avait suscité un très fort engouement, qui avait propulsé l'énergéticien en tête des poids lourds du CAC40 fin 2007 avec une capitalisation boursière de 148,5 milliards d'euros. Durant cette période, le groupe valait 13 milliards d'euros de plus que Total. Mais depuis, la défiance des investisseurs à l'égard des structures très exposées à leur marché domestique, endettées et de surcroît relativement capitalistiques, a eu raison de cette domination sans partage. En moins de trois ans, EDF a vu sa capitalisation boursière fondre de près de 90 milliards d'euros et a perdu cinq places dans le palmarès des poids lourds du CAC40. Pour arriver juste derrière... LVMH. Ce chassé croisé est d'ailleurs révélateur d'une tendance de fond. La dynamique émergente a donné naissance à un nouvel ordre capitalistique. Depuis fin 2007, LVMH et Schneider, qui ont su tirer partie de la croissance asiatique, se sont revalorisés, à eux deux, de 23,5 milliards d'euros. Soit peu ou prou, le montant de la capitalisation boursière de Crédit Agricolegricole aujourd'hui. Le groupe de luxe est ainsi passé de la 12e à la 5e place au palmarès des plus grosses capitalisations parisiennes en l'espace de trois ans. Mieux, Schneider Electric est remonté de la 23e à la 10e place du classement.Dans de moindres mesures, d'autres ont tout autant profité de leur développement dans les pays émergents. C'est le cas de Danone, promu de la 17e à 12e place par rapport à fin 2007 ; de Pernod-Ricard( 29e à 20e) ou encore Air Liquide (21e à 14e). En revanche, du côté du secteur financier, les banquiers et les assureurs ont sauvé la casse grâce à l'effet des recapitalisations qui représentent plus d'un quart de leur valorisation actuelle.
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