Atos Origin fait un pas de géant risqué

cite>Atos Origin passe à la taille XL. Dans la nuit de mardi à mercredi, la société française de services et d'ingénierie informatiques (SSII) a annoncé le rachat des activités informatiques du conglomérat industriel allemand Siemens, baptisées SIS. Une transaction qui propulse Atos de la septième à la troisième place dans le classement des SSII en Europe, avec un chiffre d'affaires de 8,2 milliards d'euros, le français Capgemini se trouvant relégué en quatrième position (lire ci-dessous). Mieux, l'acquisition de SIS bombarde Atos dans le top 10 des SSII mondiales, au septième rang, avec un chiffre d'affaires global de 9,2 milliards d'euros, juste devant Capgemini (8,4 milliards d'euros). Avant cette opération, la société dirigée par l'ancien ministre de l'Économie, Thierry Breton, pointait à la 17e place mondiale. Sur le front des effectifs également, Atos fait un pas de géant, passant de 50.000 à près de 80.000 collaborateurs. Restructuration de SISMais le tableau n'est pas totalement rose. Atos acquiert une division dont Siemens cherchait depuis longtemps à se délester, SIS étant structurellement déficitaire. Au cours de l'exercice 2009-2010, clos le 30 septembre, SIS a encore perdu 537 millions d'euros, malgré la restructuration entamée par Siemens en mars. « Renouant avec une acquisition d'envergure, Atos pourrait retomber dans ses vieux travers », prévient Oddo, qui redoute que l'ingestion et le redressement de SIS n'éloignent encore Atos « d'une croissance que le groupe peine déjà retrouver ». À quoi s'ajoute le risque de dépendance à l'égard de Siemens, qui devient le premier client d'Atos-SIS. Reste que Siemens s'est engagé à contribuer à hauteur de 250 millions d'euros à la poursuite de la restructuration de SIS. Et que, comme le souligne Exane BNP Paribas, Thierry Breton s'y entend en matière de réduction des coûts. Présence à l'étrangerDe plus, « cette acquisition répond à la problématique de taille critique dont le groupe souffrait sur la plupart de ses marchés », saluent les analystes financiers d'Oddo. « Grâce à cette opération, Atos se renforce en Allemagne et dans les pays émergents, ce qui débarrassera l'entreprise de son étiquette de SSII franco-française », renchérissent leurs confrères d'Exane BNP Paribas. Une satisfaction partagée par une grande partie de la communauté financière, à en juger par le cours de Bourse, qui s'est envolé de 13,5 % mercredi. Au-delà de l'intérêt stratégique du « deal », les investisseurs apprécient ses modalités de financement. Sur les 850 millions d'euros réglés pour mettre la main sur SIS, Atos déboursera 186 millions de cash seulement, le solde étant payé en obligations convertibles pour une part, et en actions, pour l'autre part. Des actions qui permettent à Siemens de prendre 15 % d'Atos, et de devenir ainsi le deuxième actionnaire de la SSII, derrière le fonds d'investissement PAI (25 %). Cette entrée de Siemens dans le capital d'Atos est de plus considérée par les analystes comme un véritable gage de confiance dans le potentiel de valorisation du groupe. Qui, cerise sur le gâteau, a obtenu de Siemens un méga- contrat de 5,5 milliards d'euros pour gérer l'infrastructure informatique mondiale du conglomérat. Mais une sécurité à durée limitée : sept ans.
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