Chypre : le FMI pointe les "risques" de dérapage du programme d'économie

Au total, le FMI devra verser environ 1 milliard d\'euros à Chypre sur trois ans. Ce versement a été approuvé mercredi soir, au Fonds monétaire international. L’île recevra en plus 9 milliards d’euros de la part de l’Union européenne sur la même période.Plombé par son secteur financier et la crise de la zone euro, Chypre a reçu un premier prêt de 86 millions d\'euros après le feu vert accordé par le conseil d\'administration du FMI, qui représente ses 188 Etats-membres, a annoncé l\'institution dans un communiqué. Le Fonds se trouve ainsi formellement engagé dans son quatrième plan de sauvetage international dans la zone euro après celui de l\'Irlande, de la Grèce et du Portugal.Récession de 8,7% attendue en 2013Au terme de longues tractations, la troïka des créanciers (FMI, Commission européenne, Banque centrale européenne) n\'avait accepté fin mars de porter assistance à Chypre qu\'en contrepartie d\'un plan d\'économies massif (hausse des impôts, privatisations...) et d\'une restructuration drastique de son secteur financier. \"Les défis à venir sont importants: rétablir la confiance dans le secteur bancaire et réduire les déficits budgétaires et la dette à des niveaux soutenables\", a déclaré la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, citée dans le communiqué.Amputée de son secteur financier, ancien poumon de l\'économie, l\'île méditerranéenne devrait considérablement souffrir dans les deux années à venir avec une récession de 8,7% attendue en 2013 et de 3,9% en 2014, selon un récent rapport de la troïka. La dette publique devrait flamber cette année et flirter avec les 110% du produit intérieur brut (PIB). \"Des mesures budgétaires supplémentaires représentant près de 5% du PIB seront nécessaires pour ramener la dette sur une trajectoire déclinante\", a par ailleurs estimé Mme Lagarde.“Importants risques”Alors que la zone euro s\'enfonce dans la récession, la dirigeante du FMI rappelle que les perspectives macro-économiques du pays seront soumises à de \"fortes incertitudes\". Dans ce contexte, Mme Lagarde reconnaît que d\'\"importants risques\" menacent l\'application du programme de réformes exigées par les créanciers et conditionnant le versement des futures parts d\'aide.\"Il n\'y a pas de place pour un dérapage du programme\", a toutefois souligné Mme Lagarde, alors que le plan d\'économie exigé par la troïka en Grèce a été maintes fois retardé sur fond de contestation des politiques d\'austérité. \"Une application pleine et entière et dans les temps du programme est cruciale pour maintenir la crédibilité et atteindre les objectifs\" du plan d\'aide, a assuré Mme Lagarde.Selon le communiqué du FMI, le plan de réduction des déficits devra permettre au pays d\'atteindre un excédent primaire (hors charge de la dette) d\'ici à 2018 et de ramener le ratio de dette/PIB à 100% d\'ici à 2020. Prenant acte du plan de rigueur déjà engagé par les autorités chypriotes, le FMI estime que le redressement budgétaire devra reposer \"en grande partie\" sur des coupes dans les dépenses publiques.
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