Introduction de General Motors : Goldman Sachs casse les prix

Déjà mal vue par les autorités et l'opinion publique américaines, Goldman Sachs s'est aussi mise à dos les autres grandes banques d'investissement du pays en cassant les prix dans l'appel d'offre lancé par le Trésor en vue de l'introduction en Bourse de sa participation de 61 % dans General Motors (GM), dont la demande est sur le point d'être déposée. Selon l'agence Reuters, les banques retenues comme chefs de file de cette opération à 20 milliards de dollars, JP Morgan et Morgan Stanley, qui viennent d'être rejointes par Bank of America et Citigroup, ne toucheront que 150 millions de dollars d'honoraires combinés, alors qu'elles en espéraient quatre fois plus. La faute à Goldman Sachs, qui a proposé au Trésor d'abaisser ses honoraires à 0,75 % du montant de l'introduction, alors que les banques conseil de Wall Street facturent habituellement autour de 3 %. Un prix de base que Bank of America et d'autres candidates avaient réduit jusqu'à 2 %. Menace efficaceLe Trésor n'a pas retenu Goldman Sachs, alors en plein bras de fer avec le gendarme de la Bourse dans le dossier Abacus, dans lequel il a finalement admis une « erreur » et accepté de payer 550 millions de dollars. Mais les banques retenues comme chef de file ont quand même été contraintes de s'aligner sur le prix proposé par Goldman, sous peine de voir le marché leur échapper. Une menace très efficace. « L'important n'est pas de savoir si l'affaire sera lucrative, mais de ne pas être la seule banque exclue de l'opération », expliquait vendredi un banquier à l'agence Reuters. D'autant que les occasions de marquer des points dans le classement des banques conseil sont plutôt rares, ces temps-ci. Un classement dans lequel Goldman Sachs est en passe d'être détrôné par Morgan Stanley et JP Morgan, avec une part de marché qui a chuté de 21 % l'an dernier à moins de 13 % cette année. Selon Bloomberg, certains dirigeants de banques soupçonnent même Goldman d'avoir prémédité son coup, sachant qu'elle n'avait que très peu de chances d'être retenue. Face à un tel enjeu, JPMorgan est allé jusqu'à proposer de toucher ses honoraires en actions GM, mais l'idée a été rejetée de peur qu'une hausse rapide des cours ne gonfle les gains de la banque, au risque de choquer l'opinion publique. à la demande du constructeur, d'autres avaient proposé de convertir une partie de leurs honoraires en achats de voitures GM, ou en subventions pour leurs employés qui achèteraient chez GM.
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