L'image de marque de l'Espagne s'améliore sur les marchés

L'Espagne a bouclé ce jeudi avec succès ses émissions obligataires, soulignant un peu plus les divergences qui se font jour au sein de la zone euro au lendemain du résultat mitigé d'un placement portugais. Alors que la France a par ailleurs placé sans soucis plus de 10 milliards d'euros de titres, les 4 milliards d'euros d'obligations espagnoles arrivant à maturité en 2010 et 2041 ont été adjugés à des taux en repli à 4,14 % et 5,07 % (contre respectivement 4,86 % et 5,90 % en juin) et ont attiré 9 milliards d'euros de demande. « Les émissions espagnoles se sont très bien passées, ce qui s'est traduit par une surperformance relative des titres espagnols et italiens par rapport aux taux allemands et français. Si on met de côté le cas grec, on observe une décorrélation de plus en plus franche entre l'Espagne d'une part et le Portugal et l'Irlande », explique Cyril Regnat, stratégiste taux chez Natixis.En fin d'après-midi, les taux à 10 ans espagnols et italiens progressaient de 4 et 3 points de base, à 4,2 % et 3,9 %, tandis que les taux allemands et français augmentaient de concert de 8 points de base, à 2,48 % et 2,83 %. Signe des craintes toujours aigües des intervenants concernant le Portugal et l'Irlande, en difficulté sur le plan budgétaire et économique, les taux à 10 ans portugais et irlandais grimpaient, eux, de 19 et 12 points de base, à respectivement 5,95 % et 6 %. Le Portugal a certes lui aussi lancé un programme d'austérité après avoir accusé un déficit de 9,3 % en 2009, mais son endettement rapporté au PIB reste près de 20 % plus élevé que celui de l'Espagne, qui avait enregistré le troisième plus gros déficit de la zone euro l'an dernier derrière l'Irlande et la Grèce. Mercredi, le Portugal a d'ailleurs vu ses coûts d'emprunt augmenter lors de l'adjudication à 12 mois de près de 1 % par rapport à celle réalisée en septembre, tandis que la demande des investisseurs s'étiolait.La grèce prend de l'avanceCôté irlandais, c'est la santé du secteur bancaire qui inquiète à l'inverse de banques espagnoles comme BBVA et Santander, qui apparaissent renforcées depuis la publication fin juillet des stress tests européens. Conséquence, depuis l'adoption du plan de sauvetage européen de 750 milliards d'euros début mai, le taux à 10 ans espagnol affiche une baisse de 20 points de base quand ses homologues irlandais et portugais sont repartis nettement à la hausse. Le taux à 10 ans grec est lui aussi reparti à la hausse et évoluait ce jeudi à 11,55 %, à moins de 1 % de son plus haut historique. Bien que le ministre des Finances, George Papaconstantinou, ait encore rejeté l'idée d'une restructuration de la dette du pays, les intervenants semblent sceptiques. « Le risque d'une restructuration ou d'un défaut sur la dette grecque paraît très faible, car une telle hypothèse nuirait à la capacité de refinancement future du pays. Et même si celle-ci bénéficie d'un plan de soutien financier européen, la Grèce prend déjà de l'avance en revenant progressivement sur les marchés financiers », estime Cyril Regnat.Le Portugal a lui aussi lancé un programme d'austérité après avoir accusé un déficit de 9,3 % en 2009.
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