Joseph Schumpeter. Le capitalisme, Phénix ressuscité ou empaillé ?

On voyait Keynes en 2008-2009, avec le retour de l'État pompier ; Ricardo en 2010 avec l'ardente obligation de stopper la dérive de l'endettement public. Ce sera Schumpeter, en symbole d'espoir pour le capitalisme. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que le monde qui vient sera celui de « l'entrepreneur innovateur ». De vieux secteurs continueront de décliner s'ils ne trouvent pas de nouveaux modèles économiques, mis à mal par une division internationale du travail qui privilégie les pays à bas coûts, bas salaires, et où les normes sociales, environnementales et autres n'ont pas cours. D'autres secteurs, certains inconnus il y a encore quelques années, font en revanche leur apparition : biotechs, greentechs, nanotechs, l'avenir appartient aux audacieux. L'économiste autrichien, né comme Keynes l'année de la mort de Marx (en 1883), se laisse difficilement classer. Sa mise en évidence de l'innovation comme moteur principal de l'économie en fait la modernité, à l'heure où se livre une course de vitesse où la recherche est primordiale. Un monde qui produit un million d'ingénieurs chinois et indiens par an est par construction « schumpeterien ». Schumpeter était pourtant, comme Marx, convaincu de l'effondrement inéluctable du capitalisme, mais par la concentration du capital plus que par la baisse tendancielle du taux de profit. Ph. Ma.
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