La métallurgie s'invite dans la campagne électorale au Medef

Le patronat de la métallurgie fera une entrée remarquée, ce jeudi, dans la campagne qui doit conduire à l'élection d'un ? ou d'une ? président à la tête du Medef le 1er juillet prochain. Certes, l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) n'a pas exprimé, pour l'instant, de volonté de présenter un candidat contre Laurence Parisot, actuelle titulaire du poste, sollicitant un nouveau mandat de trois ans. Mais en organisant, ce jeudi, au musée Dapper, sa convention annuelle sur le thème « quel rôle pour l'organisation patronale demain ? », l'UIMM dessine la feuille de route qu'elle entend imposer au futur président du Medef. Feuille de route que les dirigeants de l'UIMM ? Frédéric Saint-Geours, son président, et Jean-François Pilliard, son délégué général ? ont pris soin d'élaborer collégialement. Dîners avec les patrons des grandes entreprises de la branche au 56 avenue de Wagram, comparaisons avec les organisations patronales européennes, desiderata des PMI recueillis par les structures territoriales... ont alimenté une réflexion dont la synthèse sera effectuée par les 93 délégués des chambres territoriales et des syndicats professionnels présents à la convention. Pour l'UIMM, l'enjeu est d'importance. En pesant sur le programme et le mode de fonctionnement de la future direction du Medef, elle espère retrouver la place centrale qui fut longtemps la sienne au sein du patronat. Et tourner définitivement la page de l'affaire des « retraits en liquide » qui, à l'automne 2007, lui avait valu une brutale mise à l'écart. L'UIMM entend d'autant plus jouer de son influence dans les prochains mois qu'elle redoute, comme l'ensemble du patronat, un durcissement de l'exécutif à l'égard des entreprises. Soucieux de reconquérir un électorat populaire qui s'est détourné de la majorité lors du scrutin régional, le chef de l'état pourrait, en effet, être tenté de lui donner des gages en accentuant la pression ? législative ou financière  ? sur le monde patronal. La période est propice à la stratégie de reconquête de l'UIMM. Deux ans et demi après l'éclatement de l'affaire, les actuels dirigeants de la fédération de la métallurgie sont parvenus à en changer l'image. En présentant des comptes certifiés très détaillés, en revoyant le montant des cotisations versées par les chambres territoriales vers la structure nationale pour, à terme, les harmoniser, en relançant la négociation sociale dans la branche, ils n'ont eu de cesse de jouer la carte de la transparence. Et de se rendre indispensables en tant qu'experts sociaux au sein du patronat. Dernier exemple, la récente nomination de Jean-François Pilliard à la tête de la commission protection sociale du Medef. Une influence croissanteLaurence Parisot a, certes, confié, mardi, à François Davy, le président d'Adecco France, issu des services, la présidence de son comité emploi. Mais fragilisée par le départ fracassant de la fédération de l'agroalimentaire en décembre, puis la démission d'un de ses directeurs généraux en janvier, la présidente du Medef a bien du mal à résister à l'influence croissante de l'UIMM. Nul doute qu'elle scrutera, ce soir, avec attention, voire avec un peu d'inquiétude, les conclusions de la convention de son premier adhérent...
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