Enrico Letta : "le risque de voir le Royaume-Uni sortir de l'UE est énorme"

Très en verve sur la question de l\'emploi des jeunes en Europe, le président du Conseil italien Enrico Letta s\'était montré plus discret depuis la dernière réunion du Conseil européen en juin. Mardi, à la veille de sa rencontre avec David Cameron à Londres, l\'Italien a fait son retour sur la scène européenne. Selon lui, il faut se mobiliser pour garder le Royaume-Uni parmi les vingt-huit.\"Nous sommes convaincus qu\'au sein des pays de l\'Union européenne, nous sous-estimons le risque de voir le Royaume-Uni sortir de l\'Europe. De mon point de vue, ce risque est énorme\", s\'est justifié Enrico Letta en marge d\'un discours prononcé mardi soir à Londres. Selon lui, il faut dors et déjà se préparer à un dialogue avec Londres pour \"tenter de prévenir ce risque\".Les eurosceptiques ont la cote au Royaume-UniSi exagérée qu\'elle puisse paraître, cette crainte exprimée par le chef du gouvernement italien ne doit pourtant pas être prise à la légère. Pressé par les eurosceptiques, toujours très présents en Grande-Bretagne, David Cameron a en effet promis aux sujets britanniques un référendum sur le maintien du royaume dans l\'Union européenne en cas de nouvelle majorité accordée au Tory, son parti conservateur, lors des prochaines élections parlementaires de 2015.Or les enquêtes d\'opinion montrent que les Britanniques sont de plus en plus séduits par larguer les amarres avec le continent et acter leur retour au \"splendide isolement\". Le discours eurosceptique fait d\'ailleurs florès jusque dans les urnes. Le parti de Nigel Farage, le UKIP dont le mot d\'ordre est l\'indépendance du Royaume-Uni, avait recueilli jusqu\'à un quart des suffrages dans les circonscriptions où il concourrait lors des élections locales en Angleterre et au Pays de Galles du 2 mai dernier. Depuis, ce concurrent direct des Tories a toutefois vu son nombre de supporters se réduire dans les sondages après avoir un temps talonné le parti de David Cameron.Réformer l\'UE pour donner au Britanniques l\'envie d\'y resterEn s\'exprimant de la sorte, Enrico Letta anticipe la présidence tournante de l\'UE que l\'Italie devra assurer au second semestre 2014. Il dame par ailleurs un peu le pion à la Lituanie, actuelle présidente peu volubile, et à la Grèce qui précèdera Rome. Partisan du fédéralisme européen, le social démocrate italien, peu en phase tant avec les arguments des eurosceptiques britanniques qu\'avec ceux des conservateurs de David Cameron veut une Europe réformée pour convaincre les électeurs du pays de ne pas se laisser tenter par la sécession.Pour cela, il s\'est posé en partisan d\'un dialogue entre les différentes capitales européennes et Londres. Selon Enrico Letta, un allègement nécessaire de la réglementation européenne, une plus grande intégration du marché unique et de nouveaux accords internationaux (sans doute avait-il en tête l\'accord de libre échange entre l\'UE et les États-Unis), sont des arguments de nature à ramener dans le camp des partisans d\'une Europe unie une partie de l\'électorat britannique.
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