Où François-Henri Pinault mène-t-il PPR  ?

François-Henri Pinault a corrigé le tir. Le PDG de PPR « prendra le temps qu'il faut » avant de vendre sa branche distribution « aux meilleures conditions », a-t-il indiqué jeudi, en présentant ses résultats annuels marqués par une stabilité de sa marge opérationnelle, à 8,4 %. Fin novembre 2009, le numéro un du groupe français de luxe avait déclaré au « Wall Street Journal » que « le plus tôt serait le mieux » pour ces cessions. Une petite phrase qui avait jeté le trouble sur la santé financière du groupe. « En plus, à la veille de la période cruciale des ventes de Noël, le timing n'était pas parfait ! Cela a pas mal découragé les salariés de Fnac, Conforama et des enseignes de vente par correspondance de Redcats », soupire un cadre. Dans la foulée, chaque patron de division concernée a dû rassurer ses équipes. Et les convaincre qu'il ne s'agissait pas de brader les enseignes qui génèrent 29,4 % du résultat opérationnel de PPR.« Nous ne travaillons pas là dans l'urgence. Il faudra agir de manière pragmatique. Aucune acquisition ne sera faite avant ces cessions », a assuré jeudi François-Henri Pinault. PPR entend se séparer de ses enseignes de grande distribution pour financer des rachats de marques d'équipement de la personne d'envergure mondiale, à l'image de Puma, dont PPR a pris le contrôle en 2007. « Le groupe sera alors plus cohérent, plus puissant et moins dépendant d'une zone de consommation en particulier », estime le PDG. Cette reconversion, il y songe depuis 2005, date de son arrivée à la tête du groupe fondé par son père, François, en 1963. « La crise financière a ralenti le rythme d'exécution de cette stratégie », a expliqué celui qui a déjà cédé le Printemps en 2006, Yves Saint Laurent Beauté en 2007, puis CFAO fin 2009. L'introduction en Bourse de cette filiale de distribution d'automobiles et de médicaments en Afrique a rapporté 927 millions d'euros au groupe. Mais cette enveloppe ne suffira pas pour financer cette fameuse « acquisition stratégique » que vise François-Henri Pinault. C'est donc au tour de Fnac, Conforama et du pôle de vente par correspondance Redcats d'être sur le marché.Quels prix peut en espérer PPR ? La vente de But au consortium Colony Capital, Goldman Sachs et Merchant Equity pour 550 millions d'euros est dans toutes les mémoires. « Si on applique les coefficients multiplicateurs en vigueur dans le secteur, la Fnac peut valoir environ 1,9 milliard d'euros, Conforama tourne autour de 1,1 milliard et Redcats peut être vendu environ 1 milliard », calcule un analyste financier. La cession des parts restantes de PPR au capital de CFAO pourrait lui rapporter environ 700 millions d'euros, toujours selon cette source. Bref, PPR pourrait disposer d'une enveloppe de l'ordre de 4,6 milliards d'euros à moyen terme.Reste à trouver des acquéreurs. Qui peut s'intéresser à ces trois entités ? « Des fonds d'investissements, surtout », répond un banquier. En 2007, KKR, Cinven, Permira et CVC auraient déjà regardé le dossier de la Fnac. Le groupe Auchan pourrait lui s'intéresser aux 200 Conforama pour alimenter le développement de son enseigne de meubles, Alinea. « Nous avons toujours eu des marques d'intérêt pour nos entreprises », a éludé jeudi François-Henri Pinault, à propos de l'état d'avancement de ces cessions.
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