Les craintes de voir le groupe brader ses actifs s'estompent

Bien peu d'observateurs auraient misé, au pire de la crise, sur la capacité de PPR à échapper à un nettoyage forcé de son bilan. Le groupe a finalement eu le dernier mot en parvenant à réduire de 1,14 milliard d'euros son endettement financier net au 31 décembre dernier. Ses engagements s'élèvent désormais à 4,4 milliards d'euros et ne représentent plus que 39,5 % de ses fonds propres, contre 51,5 % un an plus tôt. Plus important, le groupe a amélioré ses ratios de couverture, puisque le ratio dette nette/résultat brut d'exploitation est passé de 2,57 à 2,44. Soit une marge de manoeuvre confortable par rapport aux contraintes de solvabilité imposées par les banques, au minimum 3,75.Cette bouffée d'oxygène n'est pas le fruit du hasard. D'un côté, PPR a réussi à optimiser ses rentrées d'argent en stabilisant sa marge opérationnelle à 8,4 % en dépit d'un recul de 4 % du chiffre d'affaires. De l'autre, la société récolte les fruits de l'optimisation de la vente sur le marché de son bloc de contrôle de 57,9 % dans le capital de CFAO. L'opération lui a rapporté la rondelette somme de 927 millions d'euros, sachant que l'action CFAO s'est appréciée de 11,5 % par rapport à son prix d'introduction. Dès lors, François-Henri Pinault, le PDG du groupe, peut s'attaquer plus sereinement au chantier de son recentrage sur les marques de luxe et de grand public comme Puma. Et c'est bien cela que le marché salue aujourd'hui, au-delà même de résultats annuels légèrement supérieurs aux attentes.En communiquant sur sa volonté de s'accorder deux, voire trois ans pour la vente de ses actifs non stratégiques, la direction a estompé les craintes de voir le groupe écouler son patrimoine à vil prix et donc procéder à des opérations destructrices de valeur. Les investisseurs devraient maintenant suivre avec beaucoup d'intérêt la manière dont sera façonné le giron du nouveau PPR. Pour l'heure, l'action confirme sa nette avance sur l'indice CAC 40, qui atteint déjà 7 points depuis début janvier. Fabio Marquetty
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