Air France tisse peu à peu son réseau A380

Les appareils sont certes livrés trop lentement par Airbus, qui peine toujours à surmonter ses soucis d'industrialisation. Il n'empêche, tout lancement d'une nouvelle ligne en Airbus A380 constitue une bonne nouvelle pour Air France. Grâce à des faibles coûts d'exploitation, chaque exemplaire génère une quinzaine de millions d'euros d'économies par an. Ceci alors que l'attrait de cet appareil auprès des passagers entraîne une hausse de la recette unitaire d'environ 5 points.Chez Air France, on est donc impatient de pouvoir déployer davantage de superjumbos.« L'A380 nous aidera à résister à la crise », a indiqué le directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, jeudi à Johannesburg, où, trois mois après le lancement de son premier Airbus A380 sur New York, Air France a posé son deuxième géant des airs. Une première sur le continent africain. « La capacité d'un A380 équivaut à celle d'un Boeing 777 et d'un A340 réunis. L'A380 nous permet de remplacer deux vols quotidiens par un seul, tout en conservant le même nombre de sièges », précise Pierre-Henri Gourgeon. Ce qui sera fait entre Paris et Johannesburg, une ligne qui accueillera aussi le troisième A380 de la compagnie en avril. Une offre avantageuse en termes d'image à l'approche de la Coupe du monde de football, qui se déroulera cet été en Afrique du Sud, et durant laquelle Air France va ajouter quinze vols aller-retour en B777 entre Paris et ce pays. Le quatrième A380, prévu initialement avant le pic estival qui débute le 15 juin, est désormais attendu en septembre. Il desservira Tokyo.exercice délicatDeux autres exemplaires sont prévus à l'été 2011. « Montréal, Washington, Mexico, Pékin, Shanghai, Singapour, Los Angeles sont candidats », explique Bruno Matheu, le directeur général adjoint. Le contexte économique dictera forcément le choix. Et si des A380 sont prévus pour les saisons estivales suivantes, Air France n'a pas indiqué à quel moment la totalité des douze exemplaires commandés aura intégré sa flotte. L'exercice est délicat, en effet, au vu des difficultés d'Airbus à respecter les délais. Enfin, Air France (au même titre que British Airways, Lufthansa et Iberia) s'agace toujours de ne pas pouvoir bénéficier, pour l'achat de ses Airbus, des crédits export réservés aux clients d'une nationalité autre que celle du constructeur, en vertu d'un accord ancien entre Bruxelles et les États-Unis. Une règle qui avantage ses concurrents de pays non-Airbus, qui bénéficieraient de taux d'intérêts plus intéressants.
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