La prévention du stress s'invite peu à peu dans les entreprises

En matière de prévention du stress, il y a les bons et les mauvais élèves. Jeudi, le ministère du Travail a publié sur le site internet travailler-mieux.gouv.fr le classement des quelque 1.500 grandes entreprises de plus 1.000 salariés en fonction de leurs efforts en la matière. Le plan avait été lancé par Xavier Darcos, ministre du Travail, après la vague de suicides à France Télécome;lécom.Aujourd'hui, les entreprises se répartissent à part quasi égale entre trois catégories : vert, orange et rouge. Sur les 900 entreprises qui ont répondu, 33 % ont déclaré avoir signé un accord de fond ou de méthode. Parmi elles, on peut citer PSA, Thales, GDF Suez, Rhodia, Yoplait ou Sodexho. Par ailleurs, plus d'une d'entreprise sur deux (55 %) a déclaré avoir engagé une ou plusieurs réunions de négociation ou des discussions avec les représentants du personnel et/ou un plan d'action. Elles obtiennent un « feu orange », qui concerne France Télécome;lécom, Décathlon, Sony France, Maaf ou MMA. Enfin, 600 entreprises n'ont pas répondu et 108 (12 % des réponses) n'ont rien mis en place et sont donc classées en rouge. Parmi elles, figurent le laboratoire pharmaceutique GSK, Picard Surgelés ou le groupe agroalimentaire Labeyrie. Sitôt montrées du doigt, les directions de Picard et GSK ont indiqué qu'elles allaient engager en mars des négociations sur le sujet.Pour Jean-Dominique Simonpoli, directeur de Dialogues, « à agir dans l'urgence, on risque de passer à côté de l'essentiel. Car pour arriver à un bon accord, il faut créer un climat de confiance dans l'entreprise ».préserver sa réputationDe son côté, Martin Richer, directeur général de Secafi, estime qu'il fallait « passer par cette méthode du « name and shame » qui est plus intéressante et plus efficace que les pénalités financières. Elle incite les entreprises à réfléchir pour préserver leur réputation et cela va générer une prise de conscience ».Pour autant, il s'interroge sur le bien-fondé du « code couleur » qualifié d'un « peu scolaire » et regrette la « communication » du ministère sur le sujet. Au fil des jours, explique-t-il, les « critères ont été revus à la baisse : certaines entreprises ont été classées en vert car elles ont signé un accord de méthode s'engageant à mettre des moyens pour prévenir le stress, mais sans avoir encore fait quelque chose sur le fond »... C'est la raison pour laquelle la prochaine étape devrait consister, selon lui, à étudier de près les accords. Il se propose de « les passer au crible des 11 critères définis par Secafi, comme la mise en place d'un comité de pilotage tripartite associant direction/représentants du personnel/services de santé au travail, ou la possibilité pour les représentants du personnel sur le terrain d'être forcés de faire des propositions sur le sujet ». Contact a été pris avec la Direction générale du travail pour pouvoir disposer des accords signés et les auditer ensuite.
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