Bernard Van Craeynest conforté à la tête de la CGC

Il avait fixé à 70 % des voix le seuil en dessous duquel il s'estimerait mal élu. Mission accomplie pour Bernard Van Craeynest (BVC), le président de la CFE-CGC. Jeudi, il a obtenu le quitus de plus de 78 % des délégués présents au congrès de Reims. Certes, la liste qu'il présentait avec Carole Couvert, comme secrétaire générale, et Jean-Frédéric Dreyfus (trésorier) n'avait pas de concurrence. Mais cette très large majorité conforte la direction confédérale après les débats qui ont déchiré la CFE-CGC au cours de ces deux dernières années. « C'est un résultat encourageant dans le sens où il y a à peine un an, notre organisation était divisée en deux blocs de taille quasi équivalente », notait BVC, juste après sa réélection.déchirementsPour atteindre ce score, Bernard Van Craeynest et Carole Couvert se sont employés à faire oublier les déchirements qui avaient suivi l'annonce, en avril 2008, de la volonté de fusionner la CGC avec l'Unsa. La lutte avait alors été si violente entre les partisans de BVC, prônant l'évolution vers un syndicat généraliste, et les défenseurs d'une organisation catégorielle, centrée sur les cadres, que le projet avait dû être abandonné en mars 2009. « Au cours de la prochaine mandature, nous aurons un débat serein, en mettant tout sur la table. On ne sait pas ce qui en sortira. Mais l'idée, c'est de définir ensemble à qui on s'adresse », a promis Carole Couvert, la nouvelle secrétaire générale.Rien n'est cependant réglé. Le très large soutien accordé à Danièle Karniewicz, rivale de BVC en 2006, réélue jeudi secrétaire nationale avec 93 % des voix, ou la défaite d'Alain Lecanu, en charge de longue date des lourds dossiers de l'emploi et de la formation, montrent que le calme n'est pas totalement revenu dans la confédération. Au cours des prochains mois, la CGC va devoir choisir entre généraliste et catégoriel. Et assumer les discussions en cours avec la CFTC et la reprise de contact avec l'Unsa pour créer une troisième force syndicale réformiste. « Nous serons très vigilants sur le déroulement de ce débat. La direction est dans l'obligation d'être très participative », prévient Gabriel Artero, le président de la Fédération métallurgie qui, fin 2008-début 2009, avait contesté la fusion à marche forcée avec l'Unsa. Au cours de ce nouveau mandat, malgré son large score, BVC sera sous haute surveillance... Agnès Laurent
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