Exactement deux mois après la fin de la décevante conférence sur le climat de Copenhague, le secrétaire exécutif de la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (Ccnucc) a annoncé, jeudi, sa décision de quitter son poste. Il rejoindra le 1er juillet le cabinet KPMG International comme conseiller climat. Le mandat de Yvo de Boer, en charge de la question du réchauffement au sein de l'ONU depuis 2006, devait expirer en septembre. Mais ce Néerlandais de 55 ans disait ne pas avoir l'intention de se retirer et espérer être prolongé.En termes très soupesés, le communiqué annonçant cette démission évoque l'inaboutissement de la conférence de Copenhague, qui s'est conclue sur un accord a minima de deux pages et demie, ne comportant aucun objectif de réduction des émissions de CO2 à moyen et à long terme et n'ayant aucun caractère juridiquement contraignant. « Copenhague n'a pas abouti à un accord clair en termes légaux, mais l'engagement politique [...] vers un monde à faible émission [de gaz à effet de serre] est très fort », explique Yvo de Boer.Mais à cette déception s'est ajoutée la virulente attaque menée par certains chefs d'État présents à Copenhague, à l'instar de Dmitri Medvedev, qui a qualifié jeudi la réunion de décembre d'« échec ». Nicolas Sarkozy, de son côté, s'en était pris à l'issue de la conférence à l'inefficacité du processus de négociation onusien. Celui-ci repose sur le principe du consensus, très difficile à atteindre sur des sujets complexes comme le climat. Pour assombrir encore davantage l'ambiance post-Copenhague, la polémique qui vise le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), porté sur les fonds baptismaux par l'ONU, ne cesse de s'amplifier. Dernier épisode, l'erreur de date retenue par le quatrième rapport du Giec sur la fonte des glaces de l'Himalaya, qui mine la crédibilité du Giec et nourrit le scepticisme. Laurent Chemineau

latribune.fr

18 Févr 2010, 23:47

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