Philips cède ses téléviseurs et mise sur la clientèle « pro »

Il y a 83 ans, en 1928, Philips dévoilait au grand public son premier poste de télévision. Frans van Houten, patron depuis le 1er avril du géant néerlandais de l'électronique, a tenu à évoquer cette date lors de l'annonce, lundi, de la vente de la division téléviseurs de Philips au hongkongais TPV Technology, spécialisé dans les écrans à cristaux liquides. Une forme d'hommage destinée à rappeler combien Philips a été un grand nom de la télévision. Mais, sous les coups de boutoir de la concurrence asiatique, la division téléviseurs du néerlandais a accumulé près de 1 milliard d'euros de pertes depuis 2007. Au cours du seul premier trimestre 2011, sa perte opérationnelle a atteint 106 millions d'euros, un montant quintuplé par rapport à la même période de 2010. Et le chiffre d'affaires du pôle téléviseurs pèse désormais moins de 10 % de l'activité globale de Philips - ressortie à 5,6 milliards d'euros au premier trimestre, en hausse de 6 % -, alors qu'elle représentait encore un quart des revenus du groupe en 2005. Impossible de résister aux assauts du japonais Sony et, surtout, des sud-coréens Samsung et LG Electronics, à même de casser les prix grâce à une structure de coûts biens plus compétitive. Philips a vu son bénéfice net global s'affaisser de 31 % au premier trimestre, à 138 millions d'euros, très loin des 165 millions attendus par les analystes financiers, lesquels pressaient depuis plusieurs mois le groupe de se séparer de ses téléviseurs. En l'espace d'un an, l'action Philips a dévissé de 12 %, alors que la Bourse d'Amsterdam a progressé de 1 %. électronique médical Le groupe jette donc l'éponge. Comme son compatriote Technicolor - anciennement Thomson - l'avait fait en 2005, en cédant son activité de téléviseurs au chinois TCL. Le conglomérat industriel allemand Siemens s'était lui aussi désengagé de la vente de télévisions, il y a quelques années, afin de se recentrer sur l'électronique professionnelle, plus lucrative. C'est précisément vers un modèle « à la Siemens », ou bien encore « à la General Electric », que Philips s'oriente depuis une dizaine d'années, en se développant dans l'électronique pour le secteur médical (scanners, défibrillateurs, etc.) et dans l'éclairage, notamment avec la technologie LED (diodes électroluminescentes). Ces deux domaines sont autrement plus porteurs que les téléviseurs : au premier trimestre, le pôle éclairage, tout comme la division santé, a dégagé une marge opérationnelle de 10 %. Chacune de ces deux branches pèse désormais environ 37 % du chiffre d'affaires global de Philips, contre 25 % seulement pour l'électronique grand public. Celle-ci devrait voir son poids faiblir encore, au cours des prochaines années, si ce n'est dans les prochains mois. Lundi, Frans van Houten, déjà doté d'une réputation de « cost killer », a indiqué qu'il était en train de passer en revue bon nombre d'activités du groupe. Une déclaration qui pourrait laisser augurer de la vente d'autres pans de la division électronique grand public, par exemple les chaînes hi-fi ou les accessoires audio (casques pour baladeurs MP3, etc.).
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