STRONG>L'animal médiatiquePas de cigare. Me Metzner a laissé une partie de sa mythologie au placard. Les lunettes demi-lune et le regard perçant sont toujours là, eux. Le débit aussi, celui du timide qui s'est habitué à parler en public. Difficile d'échapper à Olivier Metzner cette année. De Dominique de Villepin à Françoise Meyers-Bettencourt, du procès du Concorde à celui de Kerviel, il peuple autant les prétoires que les écrans de télévision et autres gazettes. «?Est-ce que la défense peut se contenter des prétoires aujourd'hui?? C'était vrai il y a dix ans, ce n'est plus vrai maintenant. Je m'adapte à la situation?», se défend-il.Rien ne prédestinait ce Normand à devenir une icône des prétoires. Le fils d'agriculteurs qu'il est, obtient un «?laborieux bac secrétariat à 21 ans?» qui lui «?ouvre les portes de la faculté de droit de Caen?». Il poursuit ses études en dilettante. En homme libre, il chérit la mer, comme dirait l'autre. Et s'embarque sur Pen Duik auprès d'Éric Tabarly. Il renonce à courir la première course autour du monde et obtient son certificat d'aptitude à la profession d'avocat en 1975. Il monte à Paris, s'ennuie six mois dans un cabinet d'affaires commerciales avant de se lancer seul. C'est en 1983 que le pénaliste s'offre une réputation d'as de la procédure en faisant libérer une bande de braqueurs sur un vice de forme.Puis le pénaliste, les mains dans le cambouis des affaires de moeurs et autre trafic de drogue, surfe sur la déferlante des affaires politico-financières des années quatre-vingt-dix. Il est courtisé par les proprets avocats d'affaires. Les patrons du Cac 40 défilent dans son bureau. Celui «?que les combats collectifs n'intéressent pas?», conseille des hommes?: Loïk Le Floc-Prigent dans l'affaire Elf, François Michelin ou encore Martin Bouygues. Il défend l'église de scientologie pour la philosophie?: «?La question était de savoir si une chimère comme la scientologie était une escroquerie et le problème en droit était passionnant?». Cantat, Kerviel, Noriega... D'aucuns jugent que Me Metzner est en voie de «?vergétisation?», du nom de Jacques Vergès, conseil de Klaus Barbie ou du terroriste Carlos. «?Kerviel, c'est se battre contre un système?», souligne-t-il. Le piètre orateur est devenu un animal médiatique.Charlotte Richard

latribune.fr

18 Juill 2010, 23:25

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