A cinq ans du rendez-vous des objectifs du millénaire (ODM), la question du financement de l'aide au développement reste entière. Pour pallier l'insuffisance prévisible de l'aide publique au développement dans les prochaines années, des mécanismes de financement innovants restent à trouver afin de continuer à accompagner les pays du sud à lutter contre des fléaux tels que la pauvreté, l'analphabétisme et la surmortalité infantile.Cette question était au centre des discussions vendredi à Madrid, du Premier ministre espagnol, entre José Luis Rodriguez Zapatero et des chefs d'État africains, en présence du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. A l'appui de leurs débats, un rapport sur les mécanismes de financement innovants a été rendu public vendredi. Intitulé « Solidarité mondialisée, la question des taxes internationales », et réalisé par un groupe d'experts sous l'égide d'une douzaine de pays dont l'Espagne et la France (« Taskforce on financial transactions for development »), ce document chiffre les ressources nécessaires pour atteindre les ODM et accélérer le développement du sud « entre 324 et 336 milliards de dollars par an entre 2012 et 2017 (dont 156 milliards pour la lutte contre le réchauffement climatique et 168 à 180 milliards pour l'aide au développement ». Un défi que les auteurs du rapport proposent de relever grâce à un prélèvement nouveau : taxe sur les activités financières, TVA sur les services financiers, ou encore taxe sur les transactions de change. Celle-ci a la faveur des auteurs. SpéculationfinancièreLe produit de cette taxe, qui serait appliquée sur les opérations impliquant les principales monnaies, serait versé à un fond ». Mais certaines ONG militent pour une taxe sur les transactions financières car « elle permettrait de collecter des fonds à grande échelle et contribuerait à limiter la spéculation financière », explique Sébastien Fourmy, chez Oxfam France. Le dossier sera de nouveau discuté lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre à New York et auparavant lors de deux réunions similaires à celle de Madrid, en août au Japon et début Septembre en Autriche.
Il manque 336 milliards de dollars par an pour aider le Sud
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