La baisse des coûts, défi majeur du secteur solaire

Comme Internet en son temps, le secteur des énergies renouvelables est promis dans les années à venir à se structurer. Si cela vaut pour l'éolien, c'est encore plus vrai pour le solaire, dont la filière doit faire face à des investissements beaucoup plus lourds et devra par conséquent réduire un jour ou l'autre ses coûts.Pour l'heure, les grands acteurs de la filière souffrent toujours d'un contexte de surcapacité. Un état de fait qui devrait, selon certains, commencer à se résorber doucement à partir de 2011. En attendant, avec une demande en berne et l'effondrement de près de 40 % en un an des prix de vente des modules solaires photovoltaïques, les investisseurs ont bien du mal à se convaincre de retourner dès à présent sur les valeurs solaires. D'autant que l'horizon de ces entreprises dépend en grande partie des tarifs de rachat de l'électricité sur lesquels, d'un pays à l'autre, la réglementation est en constante évolution. Un facteur pénalisant, qui soumet aujourd'hui le secteur à une grande volatilité, peu propice donc à attirer les investisseurs.parité au réseauEt pourtant, malgré ce contexte chahuté et le manque de visibilité, certains n'hésitent pas à faire des projections à moyen terme sur le solaire. C'est le cas de Didier Laurens, responsable de la recherche sur les énergies renouvelables à la Société Généralecute; Générale, qui vient de publier une étude sur le secteur. Pour lui, le nerf de la guerre dans le solaire dépend intimement de son seuil de rentabilité. Et notamment de la notion de « parité au réseau », prix à partir duquel l'électricité produite par une installation photovoltaïque s'aligne avec la tarification pratiquée sur le réseau.« La parité au réseau dans la plupart des zones géographiques ressort autour de 2,5 dollars par watt en coût complet d'installation, soit un prix moyen de module voisin de 1,2 dollar par watt dans un contexte de distribution normalisée, estime-t-il. Pour atteindre la parité dans la majorité des cas, le prix de vente moyen d'un module solaire photovoltaïque doit encore baisser de près de 40 % ». Mais dans la filière, toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne. Et certaines, comme les producteurs de couches minces ? simple couche de métal déposée sur des panneaux flexibles ? sont déjà mieux placée pour répondre à la problématique de baisse des coûts et, in fine, de parité au réseau. Selon Didier Laurens, alors que le coût complet de production actuel des modules en silicium (le photovoltaïque traditionnel) est de 1,9 dollar par watt, il tombe à 1,05 dollar par watt pour le leader mondial des couches minces, l'américain First Solar. Le spécialiste de la Société Généralecute; Générale en a d'ailleurs fait sa valeur préférée dans le secteur solaire. Dans la même logique de réduction de coûts, Didier Laurens recommande, pour la filière traditionnelle du photovoltaïque, de miser sur les équipementiers intégrés proches du silicium comme Renewable Energy.
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