STRONG>Dumping ?" Mais j'en sais rien ! Ou plutôt, si, je le sais, mais vous ne m'entraînerez pas sur ce terrain-là, ça fait trop de bruit en Allemagne pour qu'on puisse en parler librement ! " Voilà la réponse des industriels à la question de la semaine : l'Allemagne fait-elle du dumping social? " Ce qui me gène dans cette histoire " me dit Henrik Uterwedde, le directeur adjoint du centre franco-allemand de Ludwigsburg, " c'est que les Français donnent l'impression qu'il y aurait une sorte de stratégie cachée du gouvernement de manipuler les salaires comme les Chinois manipulent la monnaie. Mais ça, c'est refuser de voir les évidences, refuser de voir que nous avons, nous, un consensus national très fort pour maintenir la compétitivité ". En milieu de semaine, je tente ma chance après d'un équipementier automobile qui a l'habitude de la franchise: " je ne vais pas vous répondre directement, je vais plutôt vous raconter une histoire. En début d'année, dans l'une de mes usines allemandes, les syndicats ont demandé un rendez-vous. On avait déjà signé une convention salariale qui prévoyait 3% de hausse sur 2010. Et bien le rendez-vous, c'était pour me demander d'y renoncer. Ils refusaient finalement les 3%, mais voulaient que je récupère l'intégralité des sommes en jeux pour les investir dans l'usine. Je vous assure qu'à aucun moment, je ne leur avais mis ce marché entre les mains, à aucun moment je n'ai laissé entendre que l'usine pouvait être bientôt dépassée. C'est juste que les gars connaissent finalement parfaitement les rythmes de l'industrie. Vous savez, investir en bas de cycle, en France c'est un discours de patron, en Allemagne c'est un discours syndical. Voilà, ça répond à votre question du dumping, non ? "Taille patronEvidemment que Geoffroy Roux de Bézieux a envie de se lancer dans la bataille pour la présidence du Medef ! On se demande bien pourquoi d'ailleurs. Sérieusement, c'est un boulot de chien. J'ai d'ailleurs posé la question un jour à Laurence Parisot: pourquoi est-ce qu'elle supportait ça, tous ces coups, cette ambiance détestable au quotidien ? " Ça va vous faire sourire " avait-elle répondu, " mais c'est parce que je suis patriote ". Effectivement ça m'a fait sourire, et puis en y réfléchissant, je me suis dit qu'il ne pouvait pas y avoir d'autre raison. Ne parlez pas de pouvoir, il est inexistant, d'aura médiatique, elle est tachée de boue. Franchement, il faut forcément se sentir investi d'une mission. Donc, Roux de Bézieux en a envie, " mais il n'ira pas parce que le scrutin est écrit d'avance ", me dit une source qui a " fait les comptes, fédération par fédération, métier par métier, localité par localité. Le compte n'y est pas, impossible, même si toute l'UIMM se mobilise ". Le coup de grâce aurait été donné par l'assemblée générale du MEDEF : interrogés discrètement, certains de ces "sages" ont fait savoir qu'une candidature contre la présidente en place serait jugée "mal élevée". " Je vous assure", me dit ma source, "que c'est le terme qu'ils ont employé"Self serviceJ'en suis resté interdit. Mercredi communiqué de Bercy. Le ministère de l'économie a commandé un rapport au directeur général sortant du Crédit Agricolegricole SA, M. Georges Pauget, pour faire la lumière sur les tarifs des banques. Seront particulièrement suivies les questions des "frais en cascade", "des services gratuits qui sont devenus facturés" et des "packages", les offres groupées de services bancaires. Les conclusions sont attendues pour la fin juin. Et voilà. Et personne ne s'étonne de ce que celui qui a dirigé de longues années la première banque de détail en France soit chargé d'évaluer la pertinence des pratiques commerciales qu'il a lui-même mises en place. C'est un peu comme si l'on demandait à Michel Edouard Leclerc de réécrire les textes sur les marges arrière de la grande distribution. Qu'est-ce que vous dites? C'est exactement ce qui s'est passé ? Et tout le monde a trouvé ça parfaitement normal ? Dans ces conditions, effectivement, pourquoi se gêner.

latribune.fr

21 Mars 2010, 5:01

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