Le nuage se dissipe sur les marchés

L'écran de fumée qui encombre les radars des tours de contrôle européennes n'a pas encore brouillé les écrans des salles de marché. En tout cas pour le moment. De part et d'autre de l'Atlantique, les indices boursiers ne manifestent pas vraiment de signes de faiblesses. Exception faite du secteur aérien, il est encore difficile de chiffrer avec précision les retombées économiques de l'éruption volcanique en Islande. Seuls les acteurs du tourisme, plombés par la perspective de plusieurs centaines de milliers d'euros de manque à gagner par jour pour les compagnies aériennes, font l'objet de lourdes prises de bénéfices. Mais la pression vendeuse se limite à la faible représentativité des premières victimes de la catastrophe naturelle. Seul représentant de l'industrie dans le CAC 40, Accor, ne pèse qu'à hauteur de 0,8 % dans l'indice. Du côté du SBF 250 la pondération du secteur ne dépasse pas 1,7 %. C'est presque 18 points de moins que le poids total de la sphère financière au sein de ce même indice. Pour autant, après avoir provoqué un léger décrochage boursier vendredi, les déboires de Goldman Sachs semblent finalement constituer un mal pour un bien. Surtout à l'heure où le président américain souhaite des réformes rapides en matière de régulation financière. Pour Arnaud Raimon, président d'Alienor Capital, « Goldman Sachs et le nuage islandais constituent deux épiphénomènes pour les marchés boursiers ». L'investisseur se dit davantage préoccupé par « les pressions exercées en Chine sur la distribution de crédit pour éviter une surchauffe, notamment dans le secteur immobilier ». Selon lui, il pourrait s'agir « d'un signe avant-coureur du refroidissement du premier moteur de croissance mondiale ». De leur côté, les équipes de JP Morgan AM ont identifié trois sources de préoccupations latentes : la solvabilité budgétaire et la compétitivité de la zone euro, le resserrement monétaire chinois ainsi que la réglementation bancaire aux Etats-Unis. D'après eux, les marchés actions sont donc susceptibles de connaître une correction marquée à court terme. Soulignant, au passage, que les indicateurs économiques avancés ont récemment atteint des points hauts. Et cela, alors que les investisseurs se montrent plus nerveux. Après un plus-bas de clôture atteint le 12 avril à 15,58 %, l'indice VIX, le fameux baromètre de la peur à Wall Street, a dépassé ce lundi la barre des 18 %. Les prochains jours montreront si ces craintes sont justifiées. Outre-Atlantique, la communauté financière s'apprête à accueillir plusieurs publications de résultats trimestriels dont ceux d'IBM, Apple et Microsoft. 
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