La note bleue au zénith sur la Côte d'Azur

Entre la Côte d'Azur et le jazz, c'est une histoire d'amour qui dure. Dès 1948, Nice accueillait, à l'initiative de la municipalité, un festival international, avec Louis Armstrong en tête d'affiche. Éprise aussi de la musique syncopée, depuis que Sidney Bechet s'y était marié, Antibes Juan-les-Pins se lançait à son tour dans l'aventure en 1960.Cette année, les deux festivals de la Côte se chevauchent sur le calendrier mais c'est pour le plus grand bonheur de l'amateur. La complémentarité l'emporte sur la concurrence. Les budgets sont de même ampleur (2,2 millions d'euros pour Nice et 2 millions pour Antibes) et les tarifs assez proches (29 à 49 ? à Nice et 45 à 69 ? à Antibes). Mais les concepts diffèrent quelque peu : Nice reçoit dans les jardins de Cimiez des spectateurs qui peuvent de 19 h à minuit faire leurs choix entre les trois scènes (ambiance détendue et familiale) ; Antibes offre sous la pinède Gould face à la mer 2.800 places assises pour un concert de format classique en deux parties (atmosphère recueillie).La programmation artistique s'adapte naturellement aux lieux. Nice, qui s'est bien recentrée sur le jazz, propose un éventail très large de toutes les tendances de la musique centenaire du blues (soirée avec Buddy Guy, Robert Cray et Jimmy Vaughan ce soir) au jazz ethnique (Tigran Hamasyan, Bojan Z), des légendes (Herbie Hancock, Al Jarreau et Pat Metheny) et ose même l'avant-garde avec le pape du free (80 ans), Ornette Coleman, qui fit l'ouverture. Pour sa 50e édition, Jazz à Juan invite bien sûr la star de la Pinède, le trio Keith Jarrett dont c'est la 19e participation. Il passe aussi en revue, avec sélectivité, souligne son directeur artistique Jean-René Palacio, « les principaux courants actuels : le vocal féminin (Diana Krall ce jeudi succédant à Melody Gardot et Dee Dee Bridgewater), le funk remuant (Maceo Parker), le moderne de bon aloi (Joshua Redman et Roy Hargrove ce soir)et le « cross-over » (le boss de la basse électrique Marcus Miller avec grand orchestre).Affichant leur différence, les deux festivals se retrouvent naturellement pour rendre hommage à Django Reinhardt, qui aurait célébré en janvier ses 100 ans. Et ce n'est que justice : le génial guitariste gitan eut la révélation du jazz, au début des années 1930, à l'écoute des disques des jeunes Armstrong et Ellington, alors qu'il jouait dans les grands hôtels de la Côte d'Azur.Jean-Louis Lemarchand Nice Jazz Festival (17-24 juillet) www.icejazzfestival.fr ; Jazz à Juan (14-25 juillet) www.jazzajuan.com
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