Charles Haudot a passé une vie à collectionner des sceaux. L'ancien sigillographe de la ville de Strasbourg, décédé en avril à 91 ans, étudiait les archives historiques municipales et départementales, réalisait des reproductions à l'aide d'un moule en silicone et les vieillissait à l'aide de peinture et d'une brosse. Sa collection, 3.000 morceaux de cire en relief, est exposée dans le musée du Sceau alsacien à la Petite-Pierre (Bas-Rhin). Une revue de détail des emblèmes des corporations du Saint Empire romain germanique aux familles franc-maçonnes, des rois de France aux républiques françaises. La collection permanente trouve cet été son prolongement dans une exposition pédagogique sur l'héraldique, la science du blason, dans la communication contemporaine. On y apprend ainsi que les bois représentés sur le logo de Porsche rappellent l'enracinement du constructeur automobile à Stuttgart...« Le travail du sigillographe est un travail de traducteur », estime Marie-Aude Weber, l'une des employées permanentes du musée. Le décès du fondateur laisse à la génération suivante un exercice d'interprétation dont la longueur reste insondable. Charles Haudot classait ses trouvailles sur des fiches cartonnées, qu'il faudra informatiser.L'aspect pittoresque du musée tient autant à la beauté du village - La Petite-Pierre est la capitale administrative du parc naturel des Vosges du Nord - qu'à sa localisation, dans une chapelle de garnison construite par Vauban. Les guides, toutes bénévoles, sont retraitées. Parler à ces vieilles dames alsaciennes est enthousiasmant. L'une d'elles s'est battue pendant deux décennies pour obtenir la reconnaissance des Malgré-Elles, les jeunes filles de la région envoyées au travail forcé en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Le musée du Sceau, ouvert tous les jours en été, a accueilli 1.000 visiteurs en 2009.O. M.

latribune.fr

19 Août 2010, 23:25

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