En célébrant ce soir la livraison du 20.000e moteur d'avions CFM, Safran et General Electric (GE) mettent en lumière une « success story » industrielle unique. Celle qui, mise en orbite en 1973 par les présidents français et américain, Georges Pompidou et Richard Nixon, puis portée un an plus tard sur les fonts baptismaux par les deux PDG de Snecma (aujourd'hui filiale de Safran) et de GE, René Ravaud et Gerhard Neumann, a permis de créer le moteur civil le plus vendu au monde.Aujourd'hui, trente-cinq ans après la création de CFM International, une filiale à 50-50 de Snecma et de GE, un avion équipé de moteurs CFM décolle toutes les 2,5 secondes. Ce moteur, connu sous l'appellation CFM-56, cannibalise 70 % environ du marché de la motorisation des avions court et moyen-courriers (100 à 200 sièges) que se partagent la famille A320 d'Airbus et le Boeing 737. Une performance extraordinaire si l'on se rappelle qu'au moment de la création de CFM, Safran et GE n'étaient tous deux que des acteurs très marginaux sur le marché civil, dominé alors à 80 % par Pratt & Whitney et à plus de 10 % par Rolls-Royce.rupture technologiqueL'arrivée des moteurs CFM marque alors une véritable rupture technologique : ? 20 % de consommation de carburant, deux fois moins bruyants? Mais le succès commercial tarde. Il aura fallu cinq ans, à quelques jours du gel du programme, avant d'enregistrer la première commande. En 1979, Delta, United et Flying Tigers décident de remotoriser leurs vieux DC-8, qui ne répondaient plus aux normes environnementales, en optant pour le CFM-56. Dans la foulée, l'US Air Force transforme l'essai en remotorisant ses avions ravitailleurs. Le programme est sauvé et c'est le début du succès.Peu de temps après, le CFM est choisi par Boeing pour remotoriser les B737, puis par Airbus pour les A320, mis en service en 1987. Deux avions qui voleront au-delà de 2020. Leurs successeurs et le futur appareil chinois (C919) représentent un potentiel énorme. Pour préparer ces défis, la coopération Safran-GE a été prolongée en 2008 jusqu'en 2040.

latribune.fr

29 Oct 2009, 13:29

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