Les banques centrales sont les «vraies-fausses » alliées de l'euro

Les vendeurs d'euros se font plus hésitants, après avoir fait tomber la monnaie unique à un plancher de quatre ans face au dollar mercredi, à 1,2145 et à un point bas historique vis-à-vis du franc suisse, à 1,3995 le même jour, le laissant filer le lendemain à son plus bas niveau depuis neuf ans par rapport au yen, à 109,45. Ils ont dû mettre un bémol à leurs ardeurs à la veille du week-end de la Pentecôte, sur fond de rumeurs non confirmées d'interventions tous azimuts des banques centrales sur le marché des changes. Elles auraient mêlé la Banque nationale suisse, laquelle fait depuis mars 2009 des incursions dans le marché dès que son franc se renforce, la Banque Populaire de Chine et la Banque du Japon. La Banque centrale européenne (BCE) était aussi suspectée alors qu'elle n'est intervenue sur l'euro que pour tenter de le faire remonter à l'automne 2000, lorsqu'il s'enfonçait dans des profondeurs historiques, jusqu'au record de faiblesse de 0,8230 dollar.Ces rumeurs ont permis à l'euro de rebondir de façon spectaculaire vendredi, mais dès hier, lundi non chômé sur la plupart des grandes places financières, il a recommencé à s'effriter, retombant d'un point haut de 1,2670 vendredi à 1,2350. Même si les craintes d'intervention restaient intactes, c'est pourtant une banque centrale qui porte la principale responsabilité de ce nouveau coup d'accordéon. force de frappeLa fragilité budgétaire de certains États membres de la zone euro est revenue au premier plan après l'opération de sauvetage de la caisse d'épargne CajaSur par la Banque d'Espagne qui en a pris le contrôle samedi, après l'échec de sa tentative de rapprochement avec son homologue Unicaja. Les banques centrales peuvent être la meilleure arme pour infléchir les parités de changes, lorsqu'elles interviennent de façon concertée et au moment approprié. Mais elles peuvent aussi être la pire. On imagine sans mal les dégâts que provoqueraient sur la parité euro-dollar des arbitrages en défaveur de la monnaie unique de la part d'instituts d'émission gros détenteurs, redoutant une aggravation de la crise en Europe. Alors que la marche vers la diversification de leurs avoirs de change s'opérait au détriment du dollar - très majoritaire dans les réserves - jusqu'à la fin de l'an dernier, la Corée du Sud, par exemple, forte de 255 milliards de dollars de réserve de change, a fait savoir la semaine dernière qu'elle jugeait l'euro « moins attractif » comme actif de réserve. Or la force de frappe des banques centrales est énorme compte tenu de la masse de capitaux engrangés qui atteignait 7500 milliards de dollars fin 2009.
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