Yaourt : les géants de l'alimentaire défient Danone

General Mills, Pepsico, Lactalis..., tous ces champions du secteur alimentaire investissent fortement dans le yaourt pour profiter de cet énorme marché de 65 milliards d'euros. Face à ce bouleversement du paysage concurrentiel, Danon e, le leader mondial du secteur avec 21 % de part de marché, doit-il avoir peur ou se réjouir ? Avec le rachat de Yoplait par l'américain General Mills, le numéro deux mondial (6 % de part de marché) n'est plus entre les mains d'une coopérative française mais dans celles du sixième groupe agroalimentaire mondial. Déjà aux États-Unis, où General Mills détenait jusqu'ici la licence Yoplait, Danone s'est fait devancer. Fin 2010 sa part de marché était de 28,5 % contre 32,3 % pour la marque à la petite fleur. Le groupe américain a désormais l'ambition de reprendre en direct d'autres pays, jusqu'ici en franchise. En Chine et en Inde, il pourrait s'appuyer sur ses marques existantes, telles que Haägen-Dazs ou Pillsbury, afin d'intégrer Yoplait dans ses propres forces de vente et ainsi garder l'intégralité de la marge. L'ensemble des accords de licence dans les 45 pays sera étudié au cas par cas, mais des alliances et des nouvelles franchises sont aussi au programme. En décembre dernier, c'est le groupe Pepsico, jusqu'alors absent du yaourt, qui a racheté le leader russe du secteur, Wimm Bill Dann. Le groupe de New York n'a d'ailleurs pas hésité à valoriser le russe 4,1 milliards d'euros et à payer 16 fois les bénéfices (la moyenne du secteur est de 10) pour entrer sur « un marché stratégique qui recèle de très nombreuses opportunités et croit extrêmement vite. »Secteur porteurEn effet, hors d'Europe, le marché du yaourt est encore en plein développement. Les Américains ne consomment que six kilos par habitant et par an contre 35 kilos pour les Français. En Russie, les ventes ont bondi de 22 % par an depuis 2006. Au niveau mondial, le yaourt progresse de 7 à 8 % par an. « Face à de telles croissances, un leader comme Danone a finalement intérêt à ce qu'il y ait un maximum d'acteurs parce que cela accélère la consommation globale du produit », estime un consultant. « Nous avons hâte que Yoplait soit racheté car chaque investissement publicitaire rejailli à 40 % sur nos ventes », confirmait-on récemment à la direction de Danone. Lactalis, candidat malheureux au rachat de Yoplait, n'a pas attendu pour, lui aussi, continuer de consolider ses actifs. Le leader européen du fromage s'est invité au capital de Parmalat à hauteur de 11,4 %. L'italien détient des activités de lait, de fromage mais aussi de yaourt dans de nombreux pays étrangers parmi lesquels l'Australie ou le Canada. Malgré l'opposition croissante de l'industrie italienne, Lactalis assure qu'il ne s'arrêtera pas en si bon chemin.
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