La messagerie gratuite Kakao Talk a conquis les Sud-Coréens

« Depuis que tout le monde utilise Kakao Talk, je me sens un peu exclue ! », se lamente Kong Young-Sun, jeune Sud-Coréenne de 26 ans. « Mes amis passent leur temps à tchatter via leur smartphone. Ceux qui n'en ont pas se trouvent mis à l'écart. » Le pays du Matin calme ne jure plus en effet que par cette application de messagerie mobile qui connaît un succès foudroyant depuis son lancement en mars 2010 : 90 % des 10 millions de propriétaires sud-coréens de smartphone l'utilisent.Gratuite, cette application pour iPhone et Android s'est substituée aux traditionnels SMS et permet aussi de participer à des conversations à plusieurs, de partager des photos, des vidéos. Autre avantage : même quand ses utilisateurs se trouvent à l'étranger, l'envoi de messages reste gratuit ! L'entreprise se rémunère grâce aux « giftishow », des coupons-cadeaux que l'on peut acheter en ligne et offrir à ses amis.Concurrencer FacebookDerrière la croissance phénoménale de Kakao Talk se trouve Kim Beom-su, ancien PDG de NHN, la société propriétaire du portail de recherche Internet le plus populaire de Corée du Sud, Naver. Sa nouvelle entreprise affiche de fortes ambitions internationales : Kakao Corp a annoncé la création prochaine de filiales aux États-Unis et au Japon. « Nous allons concurrencer Facebook et Twitter », a même déclaré son patron.L'objectif est d'atteindre 20 millions d'utilisateurs d'ici à la fin de l'année. « Notre application s'est trouvée en tête des téléchargements dans quatre pays du Moyen-Orient, alors que nous n'avons mené aucune campagne de marketing là-bas ! », se félicite sa représentante, Clare Jeong.Le succès de Kakao Talk (200 millions de messages échangés chaque jour) fait grincer des dents du côté des opérateurs télécoms sud-coréens, dont les importants profits générés par les SMS sont menacés. Début avril, ils ont annoncé qu'ils étudieraient en détail l'impact des applications de messagerie gratuite sur la hausse exponentielle du trafic de données sur les réseaux mobiles. En seulement un an, ce trafic a été multiplié par 11.
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