L'interim a transformé l'emploi en une variable d'ajustement quasi instantanée

Quand une crise en chasse une autre…La publication par l’Insee de son rapport sur les comptes de la nation 2011 montre à quel point, sur le front de l’emploi, les choses évoluent de plus en plus vite. Il y a encore une quinzaine d’années, les économistes s’entendaient pour affirmer que la  \"variable d’ajustement emploi\"  était utilisée six mois, voire un an après le début d’un cycle de ralentissement de l’économie. C’est maintenant beaucoup moins vrai. La réaction aux aléas est bien plus rapide, notamment via l’utilisation de l’intérim, devenu un élément essentiel de la flexibilité du marché du travail. Ce qui s’est passé entre 2009 et 2011 illustre parfaitement ce phénomène : avec la crise de 2008 née de la faillite de Lehman Brothers, l’emploi a quasiment immédiatement sombré, pour repartir instantanément début 2011 avec la légère accélération de la croissance…. Pour rechuter illico à la mi 2011 quand, de nouveau, l\'activité s’est ralentie.L\'intérim: pricipal moyen de réaction rapîde aux aléasAinsi, comme le note l’Insee, \"après avoir fortement reculé en 2009 et presque stagné en 2010, l’emploi progresse fortement en 2011, principalement en début d’année \". Et, ajoute l’Institut : \"le redressement [de l’emploi] est apparu comme relativement précoce au regard des pertes de productivité accumulée pendant la crise, puis s’est retournée après l’été 2011\".  De fait, l’emploi salarié dans les services marchands a fortement augmenté en 2011 avec 185.000 créations nettes, après 107.000 en 2010 mais, surtout, une perte de… 217.000 en 2009. Et cette forte volatilité , note l’Insee, \"est en grande partie le fait de l’emploi intérimaire\", qui s’est fortement replié lors de la récession pour rapidement se redresser ensuite. Au total, l’emploi intérimaire a augmenté de 97.000 postes en 2010 puis a baissé de 22.000 postes en 2011, mais surtout au second semestre dès que la conjoncture s’est de nouveau dégradée. Ce qui prouve que, désormais, l’adaptation est immédiate.Le secteur marchand résisteSi l’on détaille les branches, celles qui \"marchent\" sont, sans surprise, les \"services aux entreprises\" (l’informatique notamment) qui ont créé 105.000 emplois en 2011. Dans le tertiaire, l’Insee note également une bonne tenue de l’emploi de l’hébergement/ restauration (+ 20.000 postes en équivalent temps plein), du commerce (+19.000) de l’information-communication (+16.000) et des services aux ménages (+12.000). En revanche, bien que le repli se soit atténué en 2011 par rapport à 2010, la construction a encore perdu 11.000 postes en équivalent temps plein et les branches industrielles \"seulement\" 19.000 (contre 107.000 en 2010).A noter que dans les administrations (Etat, hôpitaux, collectivité locales) - qui représentent 21% de l’emploi total, soit 5,5 millions de personnes- 38.000 emplois ont été perdus en 2011 du fait de la diminution du nombre des contrats aidés… et, pour l’Etat, de l’application de la règle du non remplacement d’un fonctionnaires sur deux partant à la retraite. En quatre ans, le repli atteint même 119.000 postes… Contrairement a beaucoup d’idées reçues.   
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