Les consultants sont contraints de réviser leur modèle économique

Si globalement, grâce au Fonds de réserve des retraites (FRR), le volume des appels d'offres est resté stable en 2009 par rapport à 2008 avec 19,4 milliards d'euros, depuis le début de l'année 2010, l'activité des consultants s'est nettement ralentie. « En matière de sélection de gérants, l'année est pour l'instant extrêmement calme, le nombre d'appels d'offres s'est considérablement réduit et nous n'attendons pas d'amélioration notable de l'activité d'ici la fin de l'année », déclare Samuel Raoul, consultant chez bfinance. Ce ralentissement n'est pas lié à la crise mais s'explique par des raisons structurelles. « Le déficit des régimes de retraite conduit davantage les investisseurs institutionnels à réfléchir à leur allocation d'actifs qu'à revoir leurs mandats. Par ailleurs, les compagnies d'assurances sont maintenant limitées par les règles de Solvabilité II et réduisent leurs investissements dans les classes d'actifs risquées sur lesquelles se font traditionnellement l'essentiel des appels d'offres. » Renégocier les prixOutre la réduction de l'activité, les tarifs sont également orientés à la baisse. En période de crise, les investisseurs ont en effet tendance à vouloir renégocier les prix pratiqués. Par conséquent, le modèle économique des consultants est en train d'être amendé. Ceux-ci proposent de plus en plus d'accompagner leurs clients sur le long terme et développent de nouveaux services. « Depuis deux ans, nous ne nous limitons plus à la sélection de gérants, indique Samuel Raoul. Nous offrons à nos clients des conseils en gestion d'actifs et plus particulièrement en allocation d'actifs. » Et d'ajouter : « Les investisseurs institutionnels ont besoin d'être accompagnés dans ce domaine, ils sont des investisseurs de long terme mais paradoxalement ont du mal à supporter les mouvements de marché. Nous élaborons ainsi avec eux des scénarios sur les classes d'actifs afin qu'ils puissent apprécier leur évolution selon les différentes configurations de marché. » Cedrus Partner a été conçu afin de répondre à ces évolutions. La société de conseil a repris une partie des activités d'Altedia Investment Consulting (IC). « Nous avons créé Altedia IC en 2004 avec Christel Bapt afin de proposer aux grandes entreprises du conseil en épargne salariale et en épargne retraite et du conseil en gestion d'actifs aux investisseurs institutionnels, relate Benoît Magnier, associé fondateur de Cedrus Partners et d'Altedia IC. Pour des raisons de visibilité, nous avons scindé les deux activités au mois de mars de cette année. Dans le cadre de Cedrus Partners, nous accompagnons les institutionnels sur la durée en sélectionnant et en suivant les gérants adaptés à chacun de nos clients, mais aussi à travers des reportings effectués tous les mois sur la gestion d'actifs. » La société de conseil met en avant son savoir-faire sur les actifs périphériques et notamment sur l'ISR (investissement socialement responsable). Ce besoin de conseil sur la durée touche également les grands cabinets de consultants internationaux. « La réglementation et notamment la perspective Solvabilité II a conduit les institutionnels à recalibrer le risque de leur portefeuille, explique Frédéric Debaere, consultant chez Mercer. La gestion actif-passif, qui était souvent passée en revue tous les trois ans, donne lieu à des travaux plus réguliers et plus approfondis. » Une périodicité qui permet de relancer l'activité des consultants.
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