L'économie irlandaise en panne

L’Irlande fait du surplace. L’économie de l’île verte n’a pas progressé au deuxième trimestre 2012, loin des rêves des économistes qui tablaient en moyenne sur une progression de 0,7 % du PIB irlandais entre avril et juin.Modèle économique bancalMais, conséquence des plans mis en œuvre après l’appel du pays au Fonds européen de stabilité financière (FESF), l’économie irlandaise est bancale. Elle ne marche que sur un pied : celui de l’export. Les mesures prises par les gouvernements irlandais depuis 2009 et l’appel à l’aide à l’Europe pour sauver son secteur bancaire ont provoqué une baisse des salaires, une hausse de la compétitivité des entreprises industrielles et donc des exportations. Mais aussi un recul fort de la consommation et des dépenses de l’Etat.Les exportations pas assez dynamiquesJusqu’à ce dernier trimestre, les exportations irlandaises en données corrigées et à prix constants progressaient. Mais au cours du second trimestre, en raison du ralentissement du commerce mondial, elles ont reculé, pour la première fois depuis la fin 2010, de 0,5 %. Leur hausse nominale de 6,2 % n’a pas été suffisante. Quant aux autres composantes du PIB, elles continuent à s’effondrer : -0,4 % pour les dépenses personnelles, - 3,9 % pour les administrations publiques et -29,4 % pour l’investissement (chiffre gonflé artificiellement par l’arrêt de commandes d’avions par les compagnies nationales). Par secteur, on constate que seule l’industrie a créé de la valeur. Du coup, l’économie irlandaise n’avait plus de moteur de croissance au deuxième trimestre. Et sans le ralentissement du déstockage, c’était la récession assurée puisque le PIB irlandais avait déjà reculé de 0,7 % au premier trimestre.Limite de la stratégie européenneCe chiffre relativise le succès de l’Irlande, chanté sur tous les tons en Europe comme preuve du succès de la méthode austère du FESF et bientôt du MES. Certes, l’économie irlandaise résiste mieux que l’ensemble de la zone euro dont le PIB s’est contracté de 0,2 % sur le deuxième trimestre. Mais la méthode basée sur la seule compétitivité externe montre ses limites. Même pour une économie aussi ouverte, industrialisée (l’industrie représente un quart de la création de valeur du pays) et petite que l’Irlande. Les bons pointsLes perspectives de l’économie irlandaise ne sont cependant pas si mauvaises. L’indice PMI des directeurs d’achat continue à se situer au-dessus de 50, soit dans la zone d’expansion et désormais le pays a restauré largement la confiance des marchés. Dublin a de nouveau accès au marché. Mais l\'avenir de l\'Irlande dépend largement de la conjoncture européenne. Et, à plus long terme, le défi pour le pays sera la reconstitution d’une demande intérieure suffisante pour apporter un peu de stabilité à l’économie en cas de choc externe. Voilà qui sera sans doute long et périlleux.  
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.