Apple, la machine à records tourne à plein

Porté par le spectaculaire engouement pour son iPhone, Apple vient de clôturer en fanfare un exercice de rêve, malgré un contexte économique de plomb. Résultat : le vendeur de matériel et de logiciels Apple représentait hier, peu après l'ouverture du marché boursier, la deuxième capitalisation du secteur technologique américain, seulement devancé par son vieil ennemi Microsoft. Le groupe de Steve Jobs, fort de l'attrait de ses produits, dont découle sa capacité à maintenir des prix élevés ? son « pricing power » ?, laissait derrière lui la star des technologies Internet, l'innovant géant de la recherche en ligne Google, dont la valorisation représentait hier 29 fois les bénéfices.Rien ne manque au brillant tableau des résultats d'Apple : croissance du chiffre d'affaires, avec des ventes en hausse de 12 % sur l'année, à 36,5 milliards de dollars. Augmentation de la rentabilité, avec des taux de marges brute et opérationnelle gagnant chacune 200 points de base, à respectivement 36 % et 21 %. Progression de 18 % du bénéfice net, à 5,7 milliards de dollars. Il faut y rajouter une montagne de liquidités, qui ne cesse de croître, avec quasiment 1 milliard de dollars de cash généré par mois.Cette performance reflète les qualités du modèle Apple. Elle ne doit pas grand-chose au secteur auquel il appartient. Depuis le début de l'année, enlisés dans la dépense anémique des entreprises, IBM, HP, ou Intel ont en effet enregistré, trimestre après trimestre, un recul de leurs ventes. Microsoft a, pour la première fois depuis son introduction en Bourse, en 1986, vu son chiffre d'affaires se replier sur son exercice annuel. Google est, lui, bien resté en croissance sur les trois premiers trimestres, mais sans jamais approcher le seuil des 10 % qu'Apple a dépassé cette année.L'enthousiasme pour son iPhone a apporté à Apple un stupéfiant relais de croissance. Les ventes de son téléphone, qui n'est pas encore commercialisé en Chine, lui ont permis d'ajouter la bagatelle de 5 milliards de dollars à son chiffre d'affaires en 2009 par rapport à 2008. Elles ont représenté 6,7 milliards de dollars, contre 1,8 milliard sur l'exercice précédent. L'iPhone est devenu en cours d'année sa deuxième division en termes de contribution au chiffre d'affaires, devançant l'iPod, qui a commencé à voir son chiffre d'affaires cannibalisé par l'encombrant nouveau venu. Autre activité en croissance, la musique en ligne sur le site iTunes, dont le chiffre d'affaires a progressé chaque trimestre de peu ou prou 20 %.L'exercice a été plus contrasté sur le marché des ordinateurs, qui reste aujourd'hui le premier marché d'Apple. Son chiffre d'affaires s'est effrité sur l'année de 3 %, à 13,8 milliards de dollars, une contraction limitée par la revitalisation de ses ventes à la suite des baisses de prix décidées en cours d'exercice. Mais en valeur relative, la performance est là aussi méritoire. Intel, bon baromètre du marché du PC, puisqu'il en équipe 4 sur 5 de ses microprocesseurs, restait en recul de 7 % sur le dernier trimestre, malgré une remontée remarquée de la demande par rapport au début de l'année.D'un point de vue géographique, Apple a également bénéficié de l'accent mis sur son développement en Europe, où il ouvre des points de vente à un rythme accru. Alors que les géants de la technologie déplorent régulièrement la faiblesse persistante de la demande sur le Vieux Continent, son chiffre d'affaires y a augmenté de pas moins de 23 % sur l'exercice, alors que son premier marché, les États-Unis, « plafonnait » à 10 % de croissance.
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