Le marché des entreprises, îlot de rentabilité pour Alcatel-Lucent

Le parcours de Rémi Thomas est assez atypique. Ancien analyste télécoms à la « belle époque » chez Cheuvreux, puis responsable depuis 2008 des relations avec les investisseurs chez Alcatel-Lucent, le voilà président d'Alcatel-Lucent Entreprise, la division de l'équipementier spécialisée dans le matériel et les applications pour les entreprises (standards, téléphones...). Un segment un peu « démodé » diront certains, comparé aux applications pour les réseaux mobiles 3G, mais une activité qui rapporte plus d'1 milliard d'euros de chiffre d'affaires chaque année au groupe franco-américain et qui emploie directement 1.200 personnes en France, réparties sur quatre sites (Colombes, Illkirch, Brest et Sophia-Antipolis).Nouvelles solutionsRelativement épargnée par la concurrence des équipementiers en télécoms chinois, « il s'agit d'un marché en partie mature, mais croissant pour certaines applications, et qui dépend du niveau d'investissement des entreprises en informatique et en téléphonie », reconnaît Rémi Thomas pour lequel la croissance devrait s'établir entre 3 % et 4 % à moyen terme. « Mais il s'agit aussi d'un marché avec un bon niveau de rentabilité, ce qui nous permet de développer de nouveaux systèmes et applications », ajoute le dirigeant. Alcatel-Lucent ne donne plus séparément depuis 2009 la marge de la division « entreprises » mais, selon Rémi Thomas, après un premier semestre 2009 en perte, elle est revenue à un niveau « très satisfaisant ». Au quatrième trimestre 2009, la marge d'exploitation de la division s'élevait à 8 %. Aujourd'hui Alcatel Lucent détient environ 20 % du marché européen des équipements en télécoms pour les entreprises, au coude à coude avec l'américain Avaya qui a racheté fin 2009 les actifs du canadien Nortel, mais devant Cisco (10 % environ). En France, sa part de marché monte à 55 %. « La base installée est primordiale car elle nous permet au fur et à mesure des investissements de nos clients de leur fournir des solutions de nouvelle génération reposant essentiellement sur du logiciel », explique Rémi Thomas. Le groupe vend toujours de nombreux standards PABX traditionnels, dont certains encore sur la technologie historique des télécoms (ATM), mais à terme ces armoires disparaîtront, remplacées par des logiciels installés sur des serveurs informatiques. La base installée doit également permettre à Alcatel-Lucent de vendre à ses clients des solutions pour le transport des données, avec l'espoir de grignoter quelques parts de marché à Cisco. Le géant américain stratégie emprunte la même stratégie. Mais en sens inverse : des données vers la voix. Olivier Pinaud
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