La technologie ARM portée par les mobiles intelligents

ARM Holding est une société à part dans l'électronique. Elle ne fabrique pas de puces mais conçoit des processeurs qui seront utilisés par de grandes entreprises de l'électronique, dont des fondeurs de silicium. « L'année dernière, il s'est vendu un peu moins de 4 milliards de puces utilisant nos technologies, précise Warren East, le directeur général de la société. Nous en sommes à 2,8 milliards au cours du premier semestre 2010. » Cette année, il devrait se vendre un peu plus de 6 milliards de puces contenant un coeur de processeur ARM. La plupart équipe des téléphones mobiles, et surtout des smartphones. De fait, les composants les plus chers d'un smartphone fonctionnent avec une puce ARM : c'est le cas du processeur d'application (environ 12 dollars), des « brasseurs de bande » (puce radio, environ 12 dollars) et de la connexion wi-fi (environ 8 dollars). Sur chacun de ces composants, ARM perçoit une royalties de 1,2 % à 1,5 %. Concurrence anecdotiqueComme la proportion des ventes de smartphones devrait atteindre 55 % des ventes de mobile en 2014, contre 14 % en 2009, ARM vogue vent arrière. Car les concurrences d'Intel et de Mips Technologies sur ce segment de marché sont pour l'instant anecdotiques. Autre marché séduisant pour l'entreprise, celui des tablettes qui, après les succès initiaux de l'iPad d'Apple, intéresse Samsung, Dell, HP, Research in Motion, Motorola et Toshiba.Sa domination du monde du mobile et ses avancées dans les marchés adjacents (imprimantes, serveurs, cartes à puce, automobiles) se traduit par une forte croissance du chiffre d'affaires d'ARM. La Deutsche Bank anticipe un volume d'affaires de 390 millions de livres cette année ( 443 millions d'euros) pour 79 millions de livres de bénéfice net, contre 305 millions en 2009. « Pour comprendre notre business model, sachez qu'il faut multiplier par environ 50 notre chiffre d'affaires pour déterminer la valeur des puces qui utilisent notre technologie », explique Warren East. Et de suggérer que cette année, le montant devrait approcher, voire dépasser le chiffre d'affaires réalisé par Intel dans les microprocesseurs. En Bourse, ARM affiche une capitalisation boursière supérieure à 5 milliards de livres. Cette envolée boursière est aussi due aux rumeurs de rachat par Apple (ancien co-fondateur de l'entreprise avec Acorn et VSLI Technologies). Une opération certes possible mais qui n'aurait pas de sens selon Warren East. « Apple devrait dépenser énormément d'argent pour nous racheter alors qu'ils peuvent avoir accès à l'ensemble de notre propriété intellectuelle pour une fraction de cette somme », explique le patron d'ARM Holdings. Et ce n'est pas tout. « Une entreprise qui rachèterait ARM pour bloquer la technologie en ne vendant plus de licence pourrait ennuyer ses concurrents, précise Warren East. Mais elle ne pourrait pas les faire disparaître du marché ».
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