Des résultats historiques pour Goldman Sachs

Dans le viseur de l'opinion publique et du gouvernement, Goldman Sachs a donné des gages de bonne conduite jeudi. L'établissement de Wall Street s'est offert le luxe de présenter des profits annuels (12,2 milliards de dollars après paiement des dividendes) supérieurs aux attentes et au record de 2007 (11,6 milliards). Mais il a, dans le même temps, opéré un virage dans le versement des rémunérations : la part qui va leur être consacrée au titre de 2009 représente « seulement » 35,8 % des revenus (16,2 milliards), un niveau jamais atteint depuis que la banque est entrée en Bourse en 1999. Sur les huit premières années du millénaire, la banque avait alloué 46,7 % de ses revenus à ses salariés. 2009 n'est néanmoins pas une année de vaches maigres : la rémunération moyenne des 32.500 employés de la firme atteint 498.246 dollars. Au moins auront-ils la satisfaction d'appartenir à une entreprise qui s'est voulue philanthrope : non seulement la banque n'a pas provisionné d'argent pour les rémunérations au quatrième trimestre, mais elle a versé 500 millions de dollars à la fondation Goldman Sachs Gives. Cela représente une partie du programme global de 1 milliard qui avait été annoncé par la banque.13,4 milliards de bénéficesL'établissement bancaire sans doute le plus rentable au monde (des revenus de 45,1 milliards de dollars sur l'année 2009 pour un bénéfice de 13,4 milliards, avant distribution des dividendes à l'État), réussit un retour en force en 2009 : son chiffre d'affaires a plus que doublé en un an, totalement dopé par les activités de « fixed income », de change et de matières premières (23 milliards de revenus). Ainsi, malgré une perte de 1,5 milliard de dollars sur des produits structurés d'immobilier commercial, l'activité de taux a généré énormément de revenus. Quant aux activités actions, elles sont en légère hausse, à 9,9 milliards de dollars. Enfin, la banque peut se féliciter de son investissement dans la banque chinoise ICBC (Industrial and Commercial Bank of China) : après lui avoir coûté 446 millions de dollars en 2008, cette participation de 4,9 % dans l'établissement chinois lui a rapporté 1,6 milliard de dollars l'an dernier.Si la banque a présenté des résultats meilleurs qu'attendu par le marché, et un retour sur investissement de 22,5 % pour l'actionnaire porteur d'une action ordinaire, la perspective de voir ses activités futures amputées par les décisions présidentielles pesait sur le cours de l'action à l'ouverture de Wall Street hier. G. L. S.
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