François Baroin joue la prudence

Modérer les salaires pour gagner en compétitivité, notamment vis-à-vis de l'Allemagne, ou les augmenter pour soutenir la demande ? La question pourrait gêner aux entournures le gouvernement, alors que Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), et Dominique Strauss Kahn, le directeur du Fonds monétaire international (FMI), ont fait assaut de déclarations sur ce sujet, dimanche et lundi. Pour Jean-Claude Trichet, qui a loué la reprise économique de l'Allemagne, « la dernière chose à faire en Europe » serait « d'augmenter les salaires ». Pour Dominique Strauss Kahn en revanche, l'Europe est en « souffrance sociale ». Entre ces deux positions, le ministre du Budget François Baroin a joué la carte de la prudence, lundi. Pas question de porter aux nues le modèle allemand : les efforts de modération salariale en Allemagne « entre 2003 et 2009 » « ne peuvent pas tenir dans la durée », a-t-il estimé sur Europe 1. Pas question non plus de laisser le socialiste Dominique Strauss Kahn occuper le terrain du social. « Le gouvernement a mis en place le RSA » [qui permet de cumuler salaire et prestation sociale, Ndlr], a-t-il rappelé. Les efforts du gouvernement visent, « à terme », à permettre l'augmentation des salaires », a-t-il enfin assuré. Contexte inflationniste« À terme » est le mot exact. Car, pour l'instant, le gouvernement ne pousse pas à la hausse des salaires, de peur d'entraver la reprise de l'activité. En janvier, le salaire minimum, reçu par 2,3 millions de salariés, soit 10 % de la population active, a augmenté de 1,6 %. Cette augmentation n'a pris en compte que les critères techniques légaux et n'a inclus, comme c'est le cas depuis 2007, aucun « coup de pouce » supplémentaire. Par ailleurs, les propositions communes d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy réunies sous le terme de « pacte de compétitivité » incluent la fin de l'indexation des salaires sur les prix. Dans un contexte de remontée de l'inflation, (1,8% en décembre en France, 2,4% en janvier en zone euro), et faute d'une croissance vigoureuse, une mesure de ce type irait a priori dans le sens de la modération salariale. Sara Sampaio
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