Remanier, ce n'est pas le sujet

Que va faire Nicolas Sarkozy de cette défaite confirmée ? L'Élysée pourrait être tenté, ce matin, de minimiser l'ampleur de la dégelée en s'accrochant aux victoires de La Réunion et de l'Alsace, de la Guyane peut-être. Martine Aubry n'a pas réalisé le grand chelem espéré. En nombre de régions qu'elle dirige, la droite ne sort pas, paradoxalement, affaiblie par ce scrutin - et cela en dépit d'une crise économique d'une ampleur inédite. Face au rapport de force exprimé hier par les urnes - une défiance maintenue à l'égard des partis, une gauche plus puissante, une droite rabougrie, une extrême droite revigorée - le chef de l'État doit néanmoins réagir. Dès samedi, Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée, donnait le ton. Poursuivant la campagne électorale alors même que celle-ci était officiellement terminée, le « président bis » précisait les intentions futures de Nicolas Sarkozy. En tout état de cause, il y aura, expliquait-il, un remaniement ministériel « modeste » et « technique ». On va donc assister, dès aujourd'hui, à moult spéculations pour savoir si untel sera viré, si une telle sera promue ou déplacée, ce qu'il en adviendra des quelques roses fanées aussi... En se plaçant sur ce terrain, celui d'éventuels changements au sein de l'équipe gouvernementale, l'Élysée ferait fausse route. Les Français n'ont pas voté contre tel ou tel ministre - ils ont sanctionné tous ceux qui sont allés au feu. Ils considèrent, à juste titre, que le nom, le sexe ou la couleur des ministres a finalement aujourd'hui peu d'importance. Ce n'est pas le casting qui compte, c'est la pièce qu'on leur fait jouer. Or cette pièce, elle est aujourd'hui totalement écrite à l'Élysée. Après tout, pourquoi pas ? Nicolas Sarkozy en avait pris dès le départ le parti pris. Pour engager la « rupture », pour réformer la France, pour la gérer en période de crise, il jugeait plus efficace de tenir seul la barre. C'est donc sur sa manière de décider tout autant sinon plus que sur la direction prise qu'il a été sanctionné. Élu pour cinq ans, il lui reste deux ans pour redresser la barre. [email protected] Izraelewicz
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