Nicolas Sarkozy cajole François Bayrou dans son fief du Béarn

Ce n'est pas encore le Camp du Drap d'Or, mais la rencontre ce mardi entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou, au coeur de la circonscription béarnaise du président du Modem, est un symbole fort des efforts déployés depuis plusieurs semaines par le chef de l'état pour se rapprocher de son rival de 2007. Le président est attendu à Bordes pour l'inauguration d'une usine du groupe Turbomeca, numéro un mondial des moteurs d'hélicoptère. « Si Nicolas Sarkozy, président de la République en fonction, n'était pas venu pour célébrer cette réussite industrielle, il n'aurait pas fait son boulot et si je ne l'accueillais pas, je ne serais simplement pas à la hauteur du mandat qui est le mien », a relativisé le dirigeant centriste lundi sur RTL. Avant de préciser qu'il n'aurait sans doute pas d'entretien particulier avec le chef de l'état. Depuis deux mois, le président du Modem est toutefois l'objet de toutes les attentions du camp sarkozyste. Le chef de l'état a donné consigne à ses troupes de cesser leurs attaques contre François Bayrou, qu'il a reçu deux fois à l'élysée. Nicolas Sarkozy, qui prépare sa future campagne de 2012, veut conjurer le spectre de la division des droites. Même si les proches du chef de l'état jouent l'indifférence, l'élysée s'inquiète de voir Dominique de Villepin, qui a lancé samedi son mouvement « République solidaire », de plus en plus déterminé à jouer les trublions lors de la campagne présidentielle, sur le modèle de Jacques Chirac dans les années 70. contrer VillepinL'ancien Premier ministre pourrait rallier des soutiens au centre-droit, sur le créneau occupé jusqu'ici par François Bayrou et que convoite déjà le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, lui aussi tenté par une candidature présidentielle. D'où la décision de Nicolas Sarkozy d'apporter une bouffée d'oxygène à François Bayrou, affaibli par les mauvais scores du Modem aux régionales de mars. Dans le même temps, le chef de l'état encourage le ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, un petit satellite de l'UMP, à préparer aussi une candidature.François Bayrou souligne qu'il n'est pas dupe des attentions présidentielles. Il affirme demeurer un opposant à Nicolas Sarkozy. « La moindre des choses, c'est qu'on ait des relations républicaines dans un pays qui voudrait être une République exemplaire, ce qui est loin d'être le cas », souligne le responsable centriste. Certains des partisans du président du Modem s'inquiètent eux de cette stratégie « d'étouffement ». Et appellent François Bayrou à réinstaller une distance salutaire avec l'élysée. Hélène Fontanaud
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