La Russie ferme le robinet de gaz à la Biélorussie

La Russie a finalement mis à exécution lundi sa menace de réduire ses exportations de gaz vers la Biélorussie. « Nous n'accepterons rien d'autre [que des devises]. Pas de gâteaux, ni de beurre, ni de fromage » a mis en garde Dmitri Medvedev égratignant au passage son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko, ancien directeur de Kolkhoze. La Russie veut être payée en dollars et rien d'autre. Gazprom réclame à la Biélorussie 200 millions de dollars d'arriérés de paiement tandis que Minsk affirme que le géant gazier lui doit 213 millions de dollars pour le transit de gaz russe vers l'Europe. La Russie a pour l'instant réduit de 15 % ses exportations de gaz vers la petite république mais menace d'aller jusqu'à 85 % si Minsk n'honore pas sa dette. « La Biélorussie prévoit de régler sa dette gazière au cours des deux prochaines semaines », a indiqué le gouvernement. Insuffisant, rétorque Gazprom qui n'avait toujours pas repris ses livraisons hier. L'Europe, sévèrement touchée en 2009 par la crise gazière entre la Russie et l'Ukraine a provoqué une réunion de crise à Bruxelles. Mais les risques de perturbation sont cette fois minimes. Seul 10 % du gaz russe à destination de l'Union européenne transite par la Biélorussie.Forte hausse des tarifs Gazprom assure qu'en cas de perturbations volontaires du transit par Minsk, elle pourrait faire appel au réseau ukrainien. Les réticences de la Biélorussie s'explique notamment par la forte hausse des tarifs, passés de 150 à 184 dollars les 100 mètres cubes, imposés par Gazprom. La Biélorussie entend compenser cette hausse de la facture par une hausse des frais de transit. L'économie du pays est très dépendante des livraisons de gaz et de pétrole russes à des tarifs très inférieurs au prix du marché. Le premier ministre russe Vladimir Poutine a déclaré en mars que la Biélorussie recevrait cette année 4,2 milliards de dollars de subventions sous cette forme, en plus des 600 millions de dollars versés en liquide par Gazprom pour sa prise de participation de 12,5 % dans Beltransgaz, le système de gazoducs biélorusses.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.