La Fnac croit à la révolution de l'e-book

Noël 2010 fera date dans l'histoire du livre numérique en France. À la veille des fêtes, la Fnac vient de dévoiler son Fnacbook, lecteur de livre numérique. Ce n'est pas le seul distributeur à s'attaquer, sous sa propre marque, au marché de l'e-book. France Loisirs, filiale de Bertelsmann, en fera autant en lançant l'Oyo le 28 octobre (voir « La Tribune » du 11 octobre). Boulanger en dévoilera un, sous sa marque Essentiel B, début décembre. Et, depuis août, Carrefour teste son e-book dans deux hypers.Après les lancements des lecteurs de Sony, en 2008, ou de Samsung, début 2010, tous les distributeurs prennent position sur le marché du livre numérique. Il ne pèse encore que 1 % des 4,2 milliards d'euros du marché français de l'édition. « En 2015, les études prédisent qu'il devrait représenter entre 5 % et 10 % des ventes », indique Christophe Cuvillier, PDG de la Fnac. Certains éditeurs tablent même sur 15 % à cinq ans. Aux États-Unis, grâce au succès du Kindle d'Amazon, il a déjà raflé entre 8 % et 10 % des ventes de livres.La Fnac bénéficiera-t-elle de la « prime au leader » dans l'Hexagone ? Premier libraire de France, avec 16 % de part de marché, la filiale du groupe PPR frappe fort. Mais ce n'est ni par le prix, ni par le look. Son Fnacbook, lecteur à encre numérique fabriqué par Sagem Wireless, est vendu 199 euros, abonnement 3G chez SFR inclus sans limite de temps, soit à peu près l'équivalent du Reader de Sony, mais 50 euros de plus que l'Oyo de France Loisirs. « Nous voulions un lecteur numérique simple, avec un confort de lecture le plus proche du livre papier et financièrement accessible », explique Florent Argentier, directeur du marketing de France Loisirs, qui compte sur ses 3 millions d'adhérents pour se développer sur ce marché.Le Fnacbook frappe, lui, par son réseau de vente (80 magasins en France) et par son offre de 80.000 titres (contre 10.000 pour l'Oyo de France Loisirs). « Il se contente d'agglomérer les offres existantes de Numilog, Editis et Eden Livres », nuance un expert. Et, à la manière d'Apple et son iPad, l'enseigne a cherché à verrouiller son lecteur en ne l'ouvrant qu'à son site de vente Fnac.com, pour éviter que son usager n'achète des livres chez ses concurrents, bien que cela soit possible.La mainmise d'iTunes sur le marché de la musique dématérialisée est dans toutes les mémoires. La tactique peut agacer. Elle pourrait aussi terrifier les 2.500 librairies indépendantes. « Les libraires sont déjà engagés dans le numérique avec notamment le portail 1001libraires.com qui doit être lancé avant fin 2010. Son système de mutualisation doit permettre à tous les libraires de vendre des livres numériques », répond Jean-Noël Orengo, responsable du numérique au Syndicat de la librairie française. Reste aussi à cultiver la relation de conseil de lecture que, mieux que les libres-services du livre, elles ont noué avec leurs clients.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.