Toyota espère enrayer sa chute libre en Europe l'an prochain

À peine sorti du maelström des millions de véhicules rappelés pour des prétendus problèmes de sécurité, Toyota remonte doucement la pente. Le premier constructeur automobile mondial vise ainsi une hausse de 7 % de ses ventes totales sur l'ensemble de 2010, à 8,37 millions d'unités. Et, pour l'an prochain, la firme nippone espère encore une progression de 3 %, malgré un recul redouté sur le difficile marché japonais. En 2011, le constructeur espère remonter la pente aux États-Unis, où ses ventes ont stagné sur onze mois cette année, malgré un rebond du marché de 11 %. Mais, c'est notamment en Europe, où ses immatriculations sont aujourd'hui catastrophiques, que Toyota compte repartir à l'offensive.Après un record de 1,23 million d'unités en 2007 sur le Vieux Continent (Russie, Ukraine, Turquie comprises) et une pénétration de 5,6 %, le groupe devrait retomber cette année à 800.000 véhicules et une part de marché de 4,4 % à peine. C'est encore moins qu'en 2009 (882.000), une année noire pourtant. Toyota, qui vient d'être dépassé par le coréen Hyundai-Kia, a ainsi annulé une décennie d'efforts puisqu'il retrouve ses scores de... 2002. Du coup, les usines européennes sont en sous-production chronique. Et le constructeur perd de l'argent. Le retour aux profits n'est d'ailleurs pas envisagé avant trois ou quatre ans, expliquait récemment à « La Tribune » le président de Toyota Motor Europe, Didier Leroy.Impact des bonus-malusComment un groupe à qui tout semblait réussir en est-il arrivé là ? L'impact des rappels n'explique pas tout. Tout d'abord, Toyota a subi l'effet des bonus-malus écologiques qui ont éclos sous des formes diverses en Europe. S'il vend des hybrides politiquement corrects, il est aussi un grand spécialiste des 4×4 et véhicules familiaux, des créneaux qui ont perdu beaucoup de terrain ces dernières années.La firme souffre aussi d'une stratégie produits peu pertinente. Sa dernière berline compacte, l'Auris, dessinée spécialement pour l'Europe, est ainsi un semi-échec à cause d'une esthétique insipide et d'une finition intérieure médiocre - baisse des coûts oblige. Ce n'est pas mieux pour le peu attractif monospace compact Verso. Enfin, la légendaire fiabilité des produits de la marque a été malmenée par des déboires sur les récents moteurs diesel à rampe commune, sophistiqués et donc sujet à incidents - comme ceux de la concurrence européenne d'ailleurs.Pourtant, Toyota affirme que les commandes reprennent en Europe depuis l'été dernier. Didier Leroy compte, prudemment, dépasser les 800.000 ventes en 2011, sans autre précision, et vise à nouveau le million. Mais dans les... deux à quatre ans. La reprise, si tant est qu'elle se confirme, s'annonce donc très progressive. Alain-Gabriel Verdevoye
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