Le bras de fer se poursuit sur le décret mobilité

Plus rien ne s'oppose désormais à l'entrée en vigueur du très controversé décret sur la mobilité des fonctionnaires. Hier lundi, le gouvernement l'a, en effet, soumis au Conseil supérieur de la fonction publique d'État, une formalité obligatoire, mais à portée purement consultative. Avec un objectif clair, mettre fin à la guérilla menée depuis plusieurs semaines par les syndicats contre ce texte.Le projet de décret prévoit qu'un agent dont le poste serait supprimé se verra proposer trois affectations. S'il les refuse, il sera mis en disponibilité d'office sans salaire. Et s'il en rejette trois autres, il sera licencié. Inacceptable aux yeux des syndicats qui estiment que la sécurité de l'emploi est une condition fondamentale du statut des agents publics. Le gouvernement estime, lui, que ces dispositions sont plus protectrices que les précédentes. Et ne désarme pas, François Fillon ayant même, le 3 février, jugé la polémique « grotesque ».boycottPour faire entendre leur désaccord, sept des huit organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU) avaient décidé, le 11 février dernier, de boycotter une première réunion du Conseil supérieur de la fonction publique. Une stratégie qui ne peut être utilisée qu'une fois, aucun quorum n'étant nécessaire pour que la seconde réunion soit validée. Les opposants au texte avaient donc décidé de se rendre, lundi, à Bercy et d'y faire une déclaration commune. « Il s'agit bien là d'une rupture avec les dispositions du statut de la fonction publique d'État », souligne la déclaration, ajoutant que « dans ce contexte (la RGPP), des milliers d'agents pourraient être, dès 2010, victimes de ce plan social ».Conscientes qu'il faut désormais accentuer la pression si elles veulent faire plier le gouvernement, les organisations, qui se retrouveront ce mardi en intersyndicale, devraient placer le retrait du projet de décret en tête de leur plate-forme revendicative. Et en faire un mot d'ordre central dans leur appel à la mobilisation du 23 mars prochain. Déjà, les fédérations de fonctionnaires bénéficient du soutien de leurs grandes soeurs confédérales. Dans leur communiqué du 15 février, la CFDT, la CGT, la FSU, Solidaires et l'Unsa regrettent que « le gouvernement ne dise rien non plus sur le malaise dans la fonction publique ». Agnès Laurent
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