Retraites : Woerth veut faire le tri dans les différences entre public et privé

Eric Woerth a reçu jeudi les représentants de différents syndicats de fonctionnaires (Unsa, FSU, CGC, CFDT), pour ouvrir la concertation sur la réforme des retraites. Le ministre dévoilera seulement à la mi mai différentes « options » de réforme. A ce stade, il se contente d'évoquer toutes possibilités de rapprochement entre la fonction publique et le privé. Après avoir souligné le coût croissant des pensions pour l'Etat (34 milliards d'euros en 2010) -même si cette charge n'est pas apppelée à progresser sensiblement, en proportion du PIB, cf graphique- Eric Woerth a listé les différentes pistes de réforme. Et d'évoquer, sans bien sûr affirmer vouloir retenir telle ou telle orientation, le recul de l'âge de départ, au-delà de 60 ans, la hausse de la cotisation, ou enfin, la révision du mode de calcul de la pension, basée sur les six derniers mois de salaire, contre les 25 meilleures années dans le privé, ce qui contribue à avantager les fonctionnaires (cf. ci-contre), ainsi que les avantages familiaux (bonifications pour les mères de famille).Éric Woerth juge nécessaire de faire converger la situation des fonctionnaires et celle des salariés du privé. Mais tout en reconnaissant les spécificités du public. « Qu'il y ait des règles différenciées n'est pas en soi choquant. Ce qui compte, c'est de bien regarder si elles sont bien d'actualité, si elles sont équitables », a-t-il déclaré, à l'issue de ses rencontres avec les syndicats. Le ministre du Travail veut donc faire le tri, en fonction d'un critère d'équité mais aussi d'acceptabilité par les organisations syndicales.« régler tout d'ici la fin juin » Ainsi, les représentants de celles-ci sont unanimes à refuser tout recul de l'âge légal de départ, au-delà des 60 ans. S'agissant du calcul de la pension sur les six derniers mois, la CFDT accepterait, a priori, de le remettre en cause. Mais pas dans le cadre d'une réforme menée aussi rapidement. « La règle des six mois, c'est non, on n'y touche pas » dans un calendrier de discussion aussi serré, a déclaré Brigitte Jumel, de l'Uffa-CFDT Fonction publique. Plus généralement, le leader de la CFDT, François Chérèque, s'est dit hier favorable à une convergence « à terme » des systèmes public et privé, approuvant ainsi les orientations du gouvernement. Mais il a aussitôt insisté sur la « complexit頻 d'un tel chantier, déplorant que le gouvernement veuille « régler tout ça d'ici la fin juin ». C'est « impossible , le gouvernement a fait le choix d'une petite réforme qui peut cogner dur, avec des effets désastreux » a-t-il poursuivi. « Faire une réforme des retraites qui se contente d'allonger la durée des cotisations, c'est faire une réforme qui va accentuer toutes les inégalités », a estimé le leader syndical.
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