Les Chantiers de l'Atlantique attendent Sarkozy de pied ferme

Mais que vient donc faire Nicolas Sarkozy à Saint-Nazaire ? Montrer aux salariés de STX France (ex-Chantiers de l'Atlantique) qu'il tient parole puisqu'il avait assuré en septembre 2008 qu'il ne les « laisserait pas tomber »? Ou être présent aux côtés de Pierfrancesco Vago, PDG de MSC Cruises, attendu lui aussi à Saint-Nazaire pour signer (enfin...) la commande d'un paquebot ? La concrétisation de cette commande, très médiatisée en début d'année, est en partie liée à l'intervention de l'État français qui, actionnaire de STX France (avec 34 % du capital), a garanti l'emprunt bancaire accordé à l'armateur italo-suisse placé sous moratoire. Une garantie indispensable au lancement de la construction d'un navire coûtant environ 500 millions d'euros. Nicolas Sarkozy, accompagné de Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, et de Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie, rappellera sans doute que l'État a regonflé le carnet de commandes des chantiers après des années de vaches maigres. Outre un porte-avion pour la marine française (BPC Dixmude), STX France doit réaliser d'ici à 2012 un paquebot de 1.739 cabines pour MSC Cruises et un second de 1.700 cabines pour la compagnie lybienne GNMTC. De quoi assurer deux ans de travail aux ateliers et aux sous-traitants. Mais après ? Aucune commande de prototype n'apporte de charge aux bureaux d'études qui emploient 400 des 2.200 salariés. Le chef de l'État annoncera-t-il une nouvelle commande, notamment celle de BPC pour la Russie ? Rien n'est moins sûr et les syndicats restent très dubitatifs sur les objectifs de cette deuxième visite présidentielle. Pour la CGT, qui appelle à un débrayage, le bilan depuis la première visite est plutôt mitigé : un plan de départ volontaire de 351 personnes, près d'un quart des effectifs en chômage partiel, des salaires gelés, aucun investissement industriel... « De plus, ajoute Joël Cadoret, délégué CGT, le plan d'entreprise fixé à 1,5 navire par an ne couvre pas les frais généraux. » La CFE-CGC de son côté s'interroge sur « la volonté de l'État de rester actionnaire et de développer les chantiers sur le long terme ». Elle souhaite aussi savoir où en est le projet de rapprochement avec DCNS évoqué en septembre 2008. Des questions auxquelles le Président devra répondre lors de sa rencontre à « huis clos » avec les syndicats s'il veut donner un sens à sa visite. F. P.
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