Le gouvernement veut mieux vendre la France auprès des étudiants étrangers

Pour consolider la place de la France comme troisième pays d'accueil des étudiants étrangers (voir encadré), le gouvernement passe à la vitesse supérieure. La loi du 12 juillet sur l'action extérieure de la France a créé deux EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial) : le très médiatique Institut Français, chargé de promouvoir la culture française dans le monde, et CampusFrance sur lequel, le ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, s'est fait plus discret. Peut-être parce que le changement majeur qu'instaure la création de CampusFrance est sa double tutelle par les ministères des Affaires Etrangères et de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Une tutelle pour laquelle Valérie Pécresse, en charge du portefeuille, a dû batailler. Traditionnellement, l'accueil des étudiants étrangers était géré par le quai d'Orsay parce qu'il faisait partie intégrante de sa politique diplomatique. Il pouvait être utilisé comme contrepartie lors de la signature d'un contrat avec un pays étranger. Des places dans les universités françaises contre du pétrole... ou presque. La double tutelle est donc une « très bonne nouvelle », selon l'entourage de Valérie Pécresse. Le nouveau CampusFrance vise à réorganiser et rationaliser la mobilité des étudiants étrangers en France. Il regroupera deux organismes jusque là distincts : Égide, chargé de certains programmes de bourses et de l'accueil des chercheurs et personnalités étrangers et CampusFrance, responsable de la promotion des études supérieures françaises à l'étranger (114 agences dans le monde). Et d'ici décembre 2011, il intègrera aussi les activités internationales du CNOUS (centre national des oeuvres universitaires et scolaires). Une décision qui dérange : « Les associations étudiantes n'ont pas été consultées », déplore Clément Soulier, vice-président de la Fédération des Associations Etudiantes (FAGE). Sur le terrain, le CNOUS gère la distribution des bourses attribuées aux étudiants étrangers et la répartition des logements. Pour Clément Soulier, une entité uniquement dédiée aux étudiants étrangers « risque de créer un clivage » entre ces derniers et les étudiants français. Mais pour le ministère de l'Enseignement Supérieur, un seul opérateur permet de rendre la gestion des étudiants étrangers plus « cohérente » et est nécessaire à l'attractivité des études en France. « Un sentiment de fierté s'est développé dans les universités françaises depuis la réforme de l'autonomie, assure-t-on rue Descartes. Maintenant, la deuxième étape est de promouvoir notre système à l'étranger. » Et donc d'attirer de nouveaux étudiants. Début juillet, Valérie Pécresse, en visite à Shanghaï en a profité pour proposer des accords de mobilité et des doubles-diplômes franco-chinois. Aglaé de Chalu
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