La crise de la filière solaire écorne la crédibilité du Grenelle de l'environnement

S'il fallait une preuve que la pré-campagne pour 2012 a commencé, la polémique qui enfle autour de la filière photovoltaïque en est une illustration flagrante. Aux critiques des professionnels majoritairement vent debout contre le moratoire gouvernemental qui gèle, à compter de début décembre et jusqu'à fin février, tout projet d'installation photovoltaïque supérieur à 3kWh (les projets des particuliers sont hors de cause) s'ajoutent désormais les attaques politiques. La présidente de la région Poitou-Charente, Ségolène Royal a écrit au Premier ministre François Fillon pour exiger la levée du moratoire qu'elle a qualifié de « grâve contresens économique ». Le Parti socialiste s'est fendu d'un communiqué assassin contre la politique énergétique du gouvernement qu'il accuse de « pénaliser les consommateurs » et « échoue à garantir les investissements nécessaires et met en difficulté la filière naissante des énergies renouvelables ».Position délicateLa ministre du Développement durable, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), se retrouve dans une posture délicate. Car elle ne fait qu'hériter d'une situation bien antérieure à sa prise de fonctions. Et reste prisonnière du principe de solidarité gouvernementale. En clair, « elle ne peut pas dire vraiment ce qu'elle pense de cet héritage », chuchote un haut fonctionnaire du ministère. Un problème décelé par son prédécesseur Jean-Louis Borloo il y a plus d'un an et qui, en dépit de décisions brutales consistant à abaisser par deux fois en janvier et septembre 2010 les tarifs obligatoires de rachat de l'électricité solaire, n'a pas eu l'effet escompté. Loin de s'appauvrir, les projets photovoltaïques ont, au contraire, connu une forte inflation. Avec à la clef la menace d'un dérapage des prélèvements en faveur du photovoltaïque sur les factures EDF. Et surtout le constat que l'argent dépensé par les abonnés EDF « profite aux ouvriers chinois » dont les panneaux photovoltaïques innondent le marché mondial. Alors qu'en vertu du Grenelle de l'environnement, l'objectif est de soutenir l'émergence d'une filière solaire française. Bref, au travers du conflit solaire c'est la crédibilité du Grenelle qui est visé. Et ça, dans la perpective de 2012, ni NKM ni Nicolas Sarkozy ne peuvent se permettre de le laisser croire. Rémy J
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