Les nouvelles règles d'indemnisation des chômeurs revues à la marge

C'est reparti pour un tour. Ce lundi, les partenaires sociaux engageront les discussions sur la renégociation de la convention d'assurance chômage du 23 décembre 2008. Signée par le patronat et la seule CFDT, la convention réduisait de six à quatre mois la période de travail nécessaire pour bénéficier d'allocations chômage. Et introduit le principe « un jour cotisé, un jour indemnisé » dans la limite de deux ans, voire trois ans pour les seniors. Sauf énorme surprise, la prochaine convention ne devrait pas être bouleversée et ce, malgré les appels du pied de certains (lire encadré). Le 18 janvier, la présidente du Medef, Laurence Parisot, indiquait qu'elle souhaitait « reconduire » pour l'essentiel la convention actuelle. Une position partagée par la quasi-totalité des syndicats. Jean-Claude Mailly, de FO, estime inutile de « tout chambouler » avec un chômage élevé. Plus critique, la CGT juge qu'on « ne peut pas rester sur le statu quo. Vu la situation dans laquelle on se trouve, ce serait suicidaire », martèle Maurad Rabhi. Si le négociateur CGT reconnaît que « l'ouverture des droits au chômage à quatre mois est une bonne chose », il souhaite « descendre à deux mois, sans diminuer les durées d'indemnisation ». La revendication a peu de chances d'aboutir. Geneviève Roy, au nom de la CGPME, rappellera ce lundi qu'elle est favorable « au maintien des droits, mais on ne donnera rien de plus car nous n'avons pas de visibilité ». Un message clair qui n'empêchera pas les syndicats de défendre leurs positions. Déjà sur la table il y a deux ans, l'idée d'une modulation des cotisations en fonction de la durée des contrats de travail est cette fois partagée par la majorité des syndicats. « Il faut un bonus malus pour les entreprises car 60 % des entrées en chômage sont des fins de CDD ou d'intérim », argumente Stéphane Lardy (FO). Les syndicats se retrouvent également sur l'idée de « portabilité des droits à l'assurance chômage », défendue par la CFTC ou de création de « droits rechargeables », brevetée CFDT. « Si un chômeur a droit à huit mois d'indemnisation et qu'il n'en consomme que quatre parce qu'il retravaille, il doit pouvoir conserver l'indemnisation non utilisée », explique Laurent Berger (CFDT).Retour à l'équilibre en 2013Dans ses dernières prévisions, l'Unedic table sur un retour à l'équilibre annuel en 2013. Ce qui permet à Laurence Parisot de défendre l'idée d'une baisse des cotisations en cas d'amélioration des comptes de l'Unedic. Les syndicats demandent, eux, « une réécriture » de l'article de la convention en cours, qui prévoit une réduction des cotisations en cas d'excédent d'au moins 500 millions d'euros. « Il n'est pas question de baisser les cotisations tant qu'il n'y aura pas d'apurement des comptes de l'assurance chômage », précise Gabrielle Simon, négociatrice CFTC. Le déficit cumulé de l'Unedic est attendu encore à 6,7 millliards d'euros à la fin 2014.
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